M6
 

Rédaction
30 octobre 2005

Sur le plateau 206 des studios de La Plaine Saint-Denis, quatre jeunes comédiens, dans un décor d'appartement un peu kitsch, échangent des répliques loufoques face à un public hilare. Relié à chacun d'eux par une oreillette, Benjamin Castaldi les pilote en coulisse. B3Com, la maison de production de Benjamin Castaldi, tourne pour M6 le 18ème épisode de ce nouveau programme, baptisé "comédie d'improvisation" et que Yann Goazempis, directeur de la fiction "humour" de la chaîne, présente comme "assez ovniesque" dans le paysage audiovisuel. "Cela ressemble à une fiction ou un sitcom, mais ce n'est pas une fiction ou un sitcom", renchérit Benjamin Castaldi, producteur de ce nouveau concept. Il insiste sur la "performance incroyable" des comédiens (choisis parmi 600 candidats), tenus "d'improviser 30, 40, 50 minutes parfois, avec juste une ébauche de scénario et quelqu'un qui fait tout pour leur mettre des bâtons dans les roues". "Plus cela dérape, plus c'est drôle", affirme-t-il. Inspirée d'un format allemand, "Schillerstrasse" (diffusé sur Sat 1 en deuxième partie de soirée), "Tous à l'oreillette" est enregistrée en public. Selon Benjamin Castaldi, il s'agit d'une "espèce de triangle" entre le chef d'orchestre en coulisse, le public qui va lire l'ordre, en général abracadabrant, qui s'affiche sur un écran, et les comédiens qui ignorent tout de cette instruction, hormis celui qui est directement concerné. A l'antenne, le visage de Benjamin Castaldi apparaîtra en incrustation et les téléspectateurs le verront donner ses instructions et faire ses commentaires sur la petite comédie improvisée qui se déroule sous leurs yeux. Le jour de la présentation à la presse, le thème choisi était une réconciliation entre Arnaud (Arnaud Gidoin) et Sorën (Sören Prévost, fils du comédien Daniel Prévost. Catherine (Catherine Benguigui) et Tatiana (Tatiana Goussef) leur donnaient la réplique. Huit auteurs travaillent à la rédaction des instructions. Ce jour-là, Benjamin Castaldi imposera à Arnaud de raconter "comment on fait les réconciliations dans la 102ème aéroportée", puis de parler en perdant ses "r", avant de demander à Sorën et Arnaud de s'engueuler "à propos des seins de Lorie". Le plus difficile, explique Catherine Benguigui, ce n'est pas de suivre les instructions, mais de "ménager l'interactivité", de "garder ses marques en permettant à l'autre d'improviser à son tour". "Cela fonctionne très bien", assure Benjamin Castaldi. Au final l'émission est "un peu montée", en fait réduite d'environ un tiers, soit 26 minutes pour en moyenne 45 minutes de tournage. "Elle est nettoyée", précise le producteur. "Notre but ultime, si tout se passe bien, ce serait d'un jour de proposer cette émission en direct et sans filet, avec une interaction avec le public", note Benjamin Castaldi. "La performance, c'est de partir d'un point A que les comédiens connaissent pour arriver à un point B que personne, ni nous, ni eux, ne connaît", ajoute-t-il, estimant qu'il n'a jamais fait quelque chose d'aussi difficile. Par la suite, note Benjamin Castaldi, nous souhaitons introduire dans l'action des comédiens plus connus. On dira par exemple aux comédiens: "Vous avez faim: commandez une pizza" et la pizza est livrée par Jamel Debbouze, sans qu'ils soient prévenus, explique-t-il, assurant que "quelques surprises se préparent".

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