Rédaction
11 mai 2001

Le sénateur américain John McCain estime que les projets d'expansion du magnat des médias Rupert Murdoch aux Etats-Unis pourraient poser des problèmes de concentration, dans une interview au Financial Times. Ces projets, notamment celui de prendre le contrôle du numéro un américain de la télévision par satellite DirecTV, pourraient conduire à "une concentration de pouvoir comme ce pays n'en a pas connu depuis William Randolph Hearst", a déclaré John McCain. Le magnat américain (1863-1951), devenu propriétaire à l'âge de 23 ans du San Francisco Examiner, se bâtit un empire autour de la presse, de la radio et du cinéma. Il a inspiré à Orson Welles le personnage de "Citizen Kane". "M. Murdoch est un homme que j'admire beaucoup. Mais regardez ce qu'il est sur le point de faire", a relevé John McCain, qui préside la Commission du Sénat américain sur le Commerce. "J'ai le plus grand respect pour lui. Ne vous méprenez pas. Je dis seulement que nous devrions regarder cela de très près", a-t-il insisté. Le rival malheureux de George W. Bush dans la course à l'investiture républicaine pour la Maison Blanche n'a pas de pouvoir direct de décision sur le dossier DirecTV. Il pourrait toutefois ouvrir un débat public qui mettrait les autorités américaines de la concurrence - ministère de la Justice et Commission Fédérale des Communications (FCC)- sous pression, souligne le Financial Times. Le sénateur a d'ailleurs indiqué qu'il penchait pour une audition de Rupert Murdoch sur l'avancée des négociations autour de DirecTV, selon le quotidien des affaires. "Il faut que nous en comprenions les implications", a-t-il dit. Rupert Murdoch, qui possède un puissant réseau de télévision par satallite en Asie et Europe mais manque d'un tel pilier aux Etats-Unis, mène depuis plusieurs mois des négociations complexes avec General Motors et sa filiale Hughes Electronics, qui possède DirecTV. L'objectif est de fusionner les activités de télévision par satellite de News Corp, le groupe de Rupert Murdoch, avec DirecTV au sein d'une entité qui pèserait quelque 50 milliards de dollars sur le marché boursier. Les négociations, qui semblaient tourner court au printemps, ont été relancées début mai à l'initiative du conseil d'administration de General Motors.

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