Rédaction
17 mai 2001

France Télécom veut renforcer la croissance de ses services de communications mobiles par satellite Inmarsat, en augmentant de plus de 50% son chiffre d'affaires dans le secteur dans les trois ans à venir en dépit de la stagnation constatée sur ce marché. L'opérateur historique français s'est fixé pour objectif de franchir cette année le seuil des 15% de parts du marché mondial de ces services et d'atteindre en 2003/2004 le cap du milliard de francs (environ 150 millions d'euros) de chiffre d'affaires. Les services mobiles par satellite de France Télécom ont dégagé l'an passé 642 MF (97,9 M EUR) de revenus, soit 25,9% de plus que les 510 MF (77,7 M EUR) réalisés en 1999 et près du triple du chiffre d'affaires de 1996 (230 MF), a précisé Jean-Louis Charléty, directeur de la branche au sein du groupe. "Nous sommes encore en croissance et espérons le rester en 2001", a déclaré M. Charléty lors d'une conférence de presse, tout en reconnaissant la "stagnation du marché global en valeur". Entre 1999 et 2000, la part de marché de France Télécom sur l'Inmarsat est passée de 12,9% à 14,1% à l'échelle mondiale. L'opérateur français a précisé facturer chaque mois 3,2 millions de minutes de communications satellitaires à 2.500 clients, majoritairement étrangers. L'opérateur revendique actuellement 21% de parts sur le marché de l'Inmarsat-B HSD, les communications avec un débit de transmission de 64 kilobits/seconde (Kbps), 27% sur l'Inmarsat-Phone (voix) et 22% sur l'Inmarsat-RNIS (numérique). Coopérative satellitaire créée en 1979, Inmarsat a été privatisée il y a deux ans. France Télécom en contrôle actuellement 5,1%. Le réseau Inmarsat (désormais International Mobile Satellite Organization, IMSO) regroupe aujourd'hui 84 pays membres. Principalement destiné aux professionnels de la mer, mais aussi aux industries minières et pétrolières, aux militaires ou aux médias pour les communications en terrain difficile, le système Inmarsat est accessible sur mer, terre ou dans les airs, grâce à quatre satellites géostationnaires (doublés de cinq satellites de secours) situés à 36.000 km au-dessus de l'Equateur et couvrant l'ensemble du globe à l'exception des deux pôles. A l'heure actuelle, plus de 210.000 terminaux Inmarsat et 70.000 cartes SIM afférentes sont vendus dans le monde, selon France Télécom qui évalue ce marché de niche à 400 millions de dollars à l'échelle mondiale. A l'inverse d'autres opérateurs européens comme British Telecom, qui a cédé l'exploitation de ses activités Inmarsat au canadien Stratos, du néerlandais KPN qui a fait de même avec l'australien Telstra, ou de Deutsche Telekom, qui envisagerait également de se retirer, France Télécom a exclu mercredi tout désengagement de ce secteur. "Nous sommes maintenant, compte tenu de notre taille, au-dessus de notre point mort. La question d'un désengagement ne se pose pas", a assuré M. Charléty.

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