France 3
 

Rédaction
28 octobre 2006

A travers un film en six épisodes, diffusé les 28, 29 et 30 octobre à 20H50, France 3 revient sur l'un des faits divers les plus marquants des dernières décennies, aux résonances toujours douloureuses vingt ans plus tard, l'affaire Grégory Villemin. Avec "L'affaire Villemin", téléfilm sobre et passionnant, le réalisateur Raoul Peck déclare avoir tenté d'établir "la radiographie d'une catastrophe": le meurtre d'un enfant jamais élucidé et la folie médiatique qui s'ensuivit. Les errements judiciaires, policiers et médiatiques renvoient à une autre affaire, récente celle-ci, Outreau. "Ce n'est pas une simple reconstitution d'un fait divers, mais une réflexion politique sur notre société", souligne Vincent Meslet, directeur des programmes de France 3. Plusieurs proches de Bernard Laroche (un moment soupçonné du meurtre de Grégory, puis libéré avant d'être tué par le père du garçonnet) avaient demandé à la justice de suspendre la programmation de ce film. Leurs demandes ont été rejetées. Le premier épisode démarre sur des images de Jean-Marie Villemin à l'usine, appelé au téléphone, le 16 octobre 1984. Au bout du fil, un "corbeau" le menace. Quelques heures plus tard, son fils de quatre ans, Gregory, disparaît et son corps sera retrouvé dans la Vologne peu après. L'affaire démarre. Les journalistes affluent. Le clic clac des appareils photo devient le bruit de fond de tous les épisodes. "J'étais venu pour cinq jours, j'y suis resté cinq ans", commentera le reporter de Paris-Match. "Un fait divers rend tout sale. Quand j'entendais parler (de cette histoire), je trouvais tout sale", explique Raoul Peck. "Il me fallait +une porte d'entrée+, ressentir quelque chose d'humain". Raoul Peck a pour amie d'enfance Laurence Lacour. En 1984, elle est jeune journaliste à Europe 1 et est dépêchée dans les Vosges. Plus tard, traumatisée par cette affaire, elle abandonnera son métier et écrira un livre, "Le bûcher des innocents". Le réalisateur et le scénariste Pascal Bonitzer se sont appuyés sur ce livre, la presse de l'époque, les PV d'audition et les ouvrages des protagonistes de l'affaire. Au début du projet, Raoul Peck a rencontré les époux Villemin. "C'était essentiel, il me fallait un repère humain", explique le réalisateur, qui voit aussi dans cette affaire "une formidable histoire d'amour entre deux jeunes gens confrontés à ce qu'il y a de plus violent dans la justice, la police et la presse". Porté par une interprétation époustouflante, d'Armelle Deutsch (Christine Villemin) à Francis Renaud (Jean-Marie) en passant par les seconds rôles, "L'affaire Villemin" parvient à trouver la juste distance pour raconter l'affaire, de la disparition de l'enfant au non-lieu qui a blanchi la mère de Grégory quelques années plus tard.

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