RTBF
 

Rédaction
24 décembre 2006
Muet depuis la soirée spéciale du 13 décembre où François de Brigode avait annoncé l'indépendance de la Flandre et donc la fin de la Belgique, Yves Bigot, le directeur des antennes de la RTBF, réagit dans le quotidien « La Libre Belgique » au tollé provoqué par l'émission « Bye Bye Belgium ». Il exprime d'abord sa solidarité avec l'ensemble de la maison et Jean-Paul Philippot (administrateur général), dont il dit admirer le courage dans toute cette affaire. Il explique également ne pas vouloir s'attirer les lauriers de ce projet puisqu'il a été conçu bien avant son arrivée en avril dernier. Autre explication à son « silence » depuis l'affaire : « Comme Français, je me suis imposé une seule limite dans ma fonction, celle de ne pas m'ingérer dans la politique intérieure de la Belgique ». S'il avoue avoir été très surpris lorsqu'il a pris connaissance de ce projet, il nuance : « Ce type de programme s'inscrivait dans une tradition à la RTBF, celle notamment de Strip-Tease. Par rapport à ça, mon rôle n'était pas d'être un censeur. Mon rôle a été d'accompagner le docu-fiction par un débat en direct et l'insertion à l'écran de divers avertissements. Il fallait rapidement transformer l'émotion des téléspectateurs en grand débat démocratique, ce que nous allons continuer à faire ». Interrogé sur la possibilité de voir un tel coup réalisé par France2, il est catégorique : « Bien sûr que non ! L'impertinence, à la télé française, trouve davantage sa place dans les talk-shows. En France, il y aurait eu un problème juridique car on a le délit de fausse nouvelle. Enfin, la culture belge est très différente. La Belgique est le pays du canular, non ? ». Par ailleurs, la ministre de l'Audiovisuel en Communauté française, Fadila Laanan, a déclaré ce matin s'opposer à virer les responsables sous le prétexte de poser un geste fort. Comme l'administrateur-général de la RTBF l'avait dit avant elle devant les parlementaires, la ministre a approuvé les conclusions du conseil d'administration de la RTBF qui avait souligné que des erreurs, et non des fautes, avaient été commises. La ministre a pour sa part précisé qu'elle n'avait elle-même commis aucune erreur.

Par Nicolas Detail (Bruxelles)
!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.