RFI
 

Rédaction
21 juillet 2007

Radio France International (RFI) a protesté vendredi contre une décision des autorités nigériennes de suspendre jeudi "pour une durée d'un mois", ses émissions en modulation de fréquences (FM) sur tout le territoire du Niger. "La direction de RFI proteste contre cette décision des autorités du Niger, qui va à l'encontre des principes qui régissent la liberté de la presse et le pluralisme d'expression", indique la radio dans un communiqué diffusé sur ses ondes. Le Conseil supérieur de la communication (CSC), l'instance de régulation des médias au Niger, qui a ordonné la suspension de RFI en FM, lui reproche notamment de "diffuser des informations mensongères et occultant la réalité" sur les évènements liés aux activités de la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). RFI a "toujours observé la plus grande rigueur dans son traitement de l'actualité nigérienne, en particulier dans sa couverture des évènements en cours au nord du pays", répond le communiqué. "RFI a choisi de donner la parole à tous les acteurs de cette crise de façon équitable et de relayer les faits sans aucun esprit partisan", précise la direction de la radio. Très écoutée au Niger, RFI émet des informations en français mais aussi depuis quelques mois en haoussa, la langue la plus populaire dans le pays, comprise également dans le nord du Nigeria voisin. Outre Niamey, RFI est reçue en FM dans les grandes villes du Niger comme Zinder et Maradi (sud), Tahoua (ouest) et Agadez (nord, théâtre des hostilités entre l'armée et les rebelles du MNJ). Mi-juillet, des journalistes nigériens ont dénoncé "les graves dérives et les violations" de la liberté de la presse, dont ils se disent "victimes" en raison de leur couverture de la rébellion. Ils se sont particulièrement plaints de l'attitude du CSC, qui a suspendu fin juin le bimensuel Aïr-Info basé à Agadez et infligé "des mises en demeure" à quatre autres hebdomadaires. Le CSC accuse ces journaux de faire "l'apologie du crime et de la violence" en "soutenant ouvertement" la rébellion touareg. Le nord du Niger est le théâtre, depuis février, d'une rébellion touareg animée par le MNJ et qui a déjà revendiqué de nombreuses attaques meurtrières contre des cibles militaires de la zone. En dépit de multiples appels au dialogue, le président nigérien Mamadou Tandja refuse de négocier avec le groupe armé, et impute l'insécurité ambiante dans la région aux méfaits de bandits armés.

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