Arte
 

Rédaction
6 avril 2008

Nabuchodonosor, le code d'Hammurabi, la tour de Babel, la porte d'Ishtar: l'univers babylonien prend vie à l'occasion d'une soirée spéciale d'Arte consacrée à la première grande métropole du monde, fondée il y a 5.000 ans sur les rives de l'Euphrate. Au coeur de cette soirée, Arte diffusera "B... comme Babylone", un documentaire de Bernard George réalisé en partenariat avec le musée du Louvre, qui invite le téléspectateur à s'embarquer pour un voyage vers cette ville universellement célèbre, pourtant disparue presque sans traces. En charge du département des antiquités orientales au musée du Louvre, Béatrice André-Salvini, l'une des rares personnes au monde à lire l'écriture cunéiforme "dans le texte", évoque cette cité immense, qui s'étendait sur 500 hectares, entourée d'une triple enceinte de doubles murailles et dont la tour colossale, haute de 90 mètres, éclairée par le soleil mésopotamien, dominait la plaine environnante. Il ne reste aujourd'hui de cette tour gigantesque, démantelée par Alexandre le Grand, qui mourut à Babylone en l'an -323, qu'une trace sur le sol, visible lorsqu'on regarde les photos du site prises par satellite et disponibles sur internet. Car Babylone, pour grandiose qu'elle ait été, n'était faite que de briques dont les fragments ont été retrouvés, éparpillés dans le désert. Les armées romaines sont passées à côté de ce qu'il en restait sans la voir. Les photos aériennes montrent les trous innombrables creusés par les pillards et les soldats américains, présents aujourd'hui en Irak, examinent avec curiosité les rares vestiges de l'antique civilisation. Mais un témoin éclatant de la ville subsiste: la colossale porte d'Ishtar, l'une des huit portes percées dans l'enceinte de la ville, aux flamboyantes couleurs et aux frises en bas-relief de taureaux et de dragons. Ramenée d'Irak en 1898 en milliers de fragments, elle a été patiemment reconstituée pour être exposée au Pergamon Museum de Berlin. Le documentaire d'Arte suit à la trace Salam Jawad, jeune iconographe d'origine irakienne, étranglée par l'émotion lorsqu'elle lève les yeux sur le monument érigé par ses lointains ancêtres. "Nombreux sont les Irakiens qui éclatent en sanglot en sa présence", explique Salam Jawad. Car, sur le site, les Irakiens n'ont droit qu'à une pâle copie de la porte originale. En prélude au documentaire de Bernard George, Arte diffusera un peplum italien de 1964, "Hercule contre les tyrans de Babylone", car Jérôme Clément, le président d'Arte, veut "mélanger les genres". La soirée s'achèvera par un documentaire allemand, "Babylone secrète". Prévue le 6 avril, la Thema d'Arte sera diffusée trois semaines après le début, le 14 mars, d'une exposition au Louvre consacrée à la célèbre métropole mésopotamienne et réunissant près de 400 oeuvres issues des collections de treize pays. "B...comme Babylone" y sera proposée aux visiteurs.

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