Rédaction
12 mai 2008

Les propos d'un journaliste de la télévision publique italienne Rai contre le nouveau président de droite du Sénat, Renato Schifani, accusé d'avoir été lié à des mafieux ont suscité un tollé dimanche, obligeant la Rai à présenter des excuses dans la soirée. Le présentateur de l'émission mise en cause a lu un communiqué officiel de la direction de la Rai, ajoutant: "je ne peux que m'excuser". La veille, le journaliste-écrivain Marco Travaglio, invité de ce programme, avait accusé M. Schifani d'avoir "été lié dans le passé à des personnes ensuite condamnées pour association mafieuse". "Renato Schifani a eu des amitiés avec des mafieux. Il faut lui demander d'expliquer ses liens avec eux", avait déclaré Marco Travaglio, auteur d'un ouvrage sur la corruption de la classe politique, "Mains sales". "Ce sont des accusations sans consistance, manipulées. Quelqu'un veut miner l'esprit de dialogue qui a caractérisé le début de cette législature", a réagi dimanche soir sur la Rai, Renato Schifani, qui est l'un des plus fidèles collaborateurs du chef du gouvernement Silvio Berlusconi. La chef du groupe du Parti démocrate (centre gauche) au Sénat Anna Finocchiaro a jugé "inacceptable le fait de lancer des accusations aussi graves sans droit de réponse", tandis que l'ex-juge anticorruption Antonio Di Pietro, chef du petit parti Italie des valeurs (Idv) a exprimé son "soutien" au journaliste. Hier, "la télévision publique a atteint l'un des points les plus bas de son histoire", a estimé un dirigeant de la Rai, Angelo Maria Petroni, dénonçant des "insultes gratuites contre une personnalité occupant l'une des plus hautes charges de l'Etat". "Je n'ai dit que ce qui était déjà dans mon livre et dans celui de Lirio Abate, journaliste de l'agence Ansa menacé de mort par la mafia, à savoir que Schifani avait été associé, dans le cadre d'une société qu'il a fondée, à des personnes qui ont ensuite été condamnées pour association mafieuse", s'est justifié le journaliste.

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