Africa N°1
 

Rédaction
12 août 2008

Les employés de la radio Africa N°1, qui touche 20 millions d'auditeurs dans une vingtaine de pays africains, ont suspendu leur grève lundi en attendant une entrevue avec le comité de privatisation de la radio ce mardi, a-t-on appris auprès de l'un d'eux. "Nous rencontrons les gens du comité de privatisation mardi en fin de matinée. On décidera à l'issue de cette réunion si on se remet en grève ou non, mais nous avons bon espoir", a déclaré à l'AFP Jean-Claude Minhindoou-Bouckat, président du Syndicat des communicateurs de la radio dont le siège est à Libreville. Les employés étaient en grève depuis le 31 juillet pour protester contre le plan social négocié après le rachat de la radio par Libyan Jamahiriya Broadcasting (LJB). Le plan social, financé par le Gabon, prévoyait de licencier les 93 employés de la radio, la LJB étant alors libre de réembaucher qui elle désirait. Les employés de la radio demandent que les primes de licenciement soient négociées en fonction de leur rémunération annuelle (comprenant primes et avantages sociaux), et non de leur salaire de base. Sur la base de la rémunération annuelle, l'enveloppe consacrée aux licenciements s'élèverait à 6 milliards de francs CFA (90 millions d'euros), alors que le comité de privatisation ne propose que "400 millions" de FCFA", selon un employé. En janvier, la Libye avait pris 52% des parts du média en recapitalisant la radio qui connaissait de graves difficultés financières depuis plusieurs années. L'Etat gabonais a conservé 35% des actions et le secteur privé gabonais 13%. La radio compte une vingtaine de journalistes salariés et une cinquantaine de correspondants à travers le monde. La Libye ambitionne de refondre la radio pour créer un groupe diffusant dans toute l'Afrique sur différentes fréquences en plusieurs langues: français, anglais, arabe mais aussi bambara (langue de l'Afrique de l'Ouest) et swahili (langue de l'Afrique de l'Est). Jadis fleuron du Gabon, la radio, créée en 1981, était dans une situation moribonde après la forte réduction du nombre d'heures de location de son émetteur en ondes courtes de Moyabi (sud) à Radio France Internationale (RFI) ainsi qu'à la Radio Suisse Romande (RSR) et à la radio japonaise NHK.

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