Rédaction
27 mars 2009 à 01h00

Après d'âpres tractations entre la gauche et la droite italiennes, la radio-télévision publique Rai, actuellement dans la ligne de mire du chef du gouvernement Silvio Berlusconi, s'est dotée d'un nouveau président, a annoncé la Rai. Le conseil d'administration de la Rai a élu à l'unanimité Paolo Garimberti (66 ans), journaliste de La Repubblica, à la tête du service public de l'audiovisuel, selon la même source. Le président de la Rai doit appartenir à l'opposition qui propose un candidat mais celui-ci doit être accepté par le gouvernement en place, ce qui a donné lieu à d'intenses négociations ces dernières semaines. Après neuf mois de paralysie due à la fin du mandat de 3 ans du précédent conseil d'administration en juillet, le nouveau conseil dominé par la droite va pouvoir procéder à des nominations-clef, en particulier celles du directeur général de la Rai, qui exerce le pouvoir véritable avec le conseil, ainsi que les directeurs des trois chaînes et de leurs journaux télévisés. L'actuel secrétaire général de la présidence du conseil italien, Mauro Masi, est pressenti pour le poste de directeur général tandis que le directeur de l'hebdomadaire de droite "Panorama", Maurizio Belpietro, pourrait prendre la direction du journal télévisé de la première chaîne, le plus regardé, selon la presse italienne. Cette cascade de nominations interviendra alors que la Rai s'est retrouvée dans le collimateur de Silvio Berlusconi qui lui reproche son pessimisme face à la crise ou encore d'être "la seule chaîne publique au monde qui attaque le gouvernement en place". "Berlusconi va avoir les mains libres. Il va cumuler le contrôle de ses trois chaînes de Mediaset et la majorité de celles de la Rai (la troisième chaîne étant traditionnellement réservée à la gauche)", a déclaré à l'AFP le journaliste Marco Travaglio, bête noire de la droite. Outre un renforcement attendu du contrôle politique du gouvernement, ces changements pourraient également favoriser "la mise en place entre la Rai et Mediaset d'une alliance contre la chaîne Sky Italia", bouquet satellitaire à paiement de Ruppert Murdoch, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

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