France 2
 

Rédaction
29 mars 2009

D'un témoignage de son père Jacques Delors à la confection d'une carbonade flamande, Martine Aubry, invitée de l'émission "Vivement dimanche", s'est attachée à casser son image de patronne sévère du PS. Cette émission de France 2 diffusée ce dimanche n'est pas une première pour la maire de Lille : elle y était venue comme ministre de l'Emploi en plein débat sur les 35 heures, a rappelé Michel Drucker. Dans le public, dont une centaine de Ch'tis, une seule politique sera présente, son amie la députée Marylise Lebranchu. Tailleur pantalon foncé, "Martine" se prête avec bonne humeur à l'exercice: enfance, promenades au bois de Vincennes, et "très mauvais souvenir" de courses de vélo. Grande lectrice, la brillante énarque s'avoue "élève moyenne" au lycée, "travaillant juste ce qu'il fallait", sans "aucun talent" sportif. Amatrice de football, elle se souvient d'avoir dansé et bu du champagne sur le périphérique, au soir de la victoire des Bleus en 1998. Au chapitre politique, l'ex-numéro 2 du gouvernement Jospin salue un Jacques Chirac que "finalement on regrette": "il avait au moins une qualité: connaître la réalité de la France". Ses parents lui "ont porté des valeurs" et "beaucoup d'affection". Son père désireux qu'on "fasse nos preuves nous-mêmes", l'avait inscrite à des cours de sténo-dactylo en 68! Sa mère basque --"une de vos fans, Michel"--, n'aime pas la politique. "Dure avec les puissants, douce avec les faibles", "très respectueuse des autres" qui "dit ce qu'elle pense". Hors plateau, Jacques Delors raconte Martine enfant "studieuse", "très organisée", "équilibrée". Martine, désormais dirigeante d'un parti "egosystème", devenue "plus réaliste", qui va "remettre le PS au travail, car elle a le sens de l'organisation". La fille regrette "bien sûr" que son père ait renoncé à l'Elysée en 1995: "notre société serait beaucoup moins dure aujourd'hui". Lille occupe une place privilégiée dans l'émission, comme son "amour pour la culture": elle aurait voulu ce portefeuille, et en a été dissuadée par Jospin. Elle mêle hip hop et classique - Emmanuelle Haïm et son "concert d'Astrée" - world music (Amadou et Maryam) et chanson française (Julien Clerc). Un seul politique, Bruno Julliard, son jeune secrétaire national à l'Education, vient parler au cours de l'émission où elle qualifie aussi Bertrand Delanoë d'"homme engagé" ("nous sommes très proches"). Elle loue même la "ténacité", le "courage" de Ségolène Royal, et se voit offrir malicieusement son livre "Femme debout". 2012 ? "Je n'y pense pas en me maquillant, même si en me maquillant, je me suis mis un crayon dans l'oeil!", réplique-t-elle, allusion à son récent accident oculaire. Dirigeant un PS en "convalescence", avec des blessures du congrès de Reims "en voie de cautérisation", elle reproche au président Sarkozy d'"aider ceux qui vont très bien", et re-réclame l'annulation du bouclier fiscal. Elle accepte en riant un chapeau de brousse de l'équipe du film "Safari", et ne bronche pas lorsque Jean-Pierre Coffe l'interpelle: "Pourquoi vous faites pas passer cette image de rigolote et de bonne vivante" alors que "vous donnez l'image d'une femme très stricte, autoritaire ?". Après le marché à Lille, tous deux mitonnent une carbonade avec macreuse et bière brune. Drucker salue cette politique aux fourneaux. "Ce n'est pas un exploit. Toutes les femmes le font tous les jours", commente-t-elle.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.