M6
 

Rédaction
3 juin 2009

La plupart, clandestins sans identité, vivent en marge de la société. Ils ont pourtant un "roi" richissime, qui rend justice en Roumanie. De la banlieue parisienne à Bucarest, le magazine de M6 "Enquête exclusive", ce soir à 20h40, s'est livré à une plongée au coeur de la diaspora des Roms. L'enquête d'une heure que propose le journaliste Fabien Vinçon jette un regard plein de compassion sur un peuple mal connu, dans lequel les téléspectateurs français ne voient souvent que des mendiants insistants, voire d'habiles pickpockets. Le documentaire "Roms, tsiganes : des vérités qui dérangent" s'ouvre sur l'évacuation d'un campement de fortune implanté depuis deux ans sur un parking en voie d'aménagement de Massy-Palaiseau. Tandis qu'un bulldozer détruit les pauvres cabanes, une compagnie de CRS est mobilisée pour faire monter de force quelques dizaines de famille dans une rame de RER qui les conduira dans une autre commune de banlieue, où le problème se reposera. Ces immigrés viennent de Roumanie, pays désormais membre de l'Union européenne. Rien n'autorise les autorités françaises à contrôler leur déplacement sur le territoire européen, souligne le commentaire. Ils fuient en fait une profonde misère. En France, six heures de mendicité rapportent environ 15 euros, quatre fois ce qu'ils peuvent espérer gagner en une journée en Roumanie. Mais les enquêteurs d'"Enquête exclusive" ont aussi rencontré en Roumanie un roi d'opérette, Florin Cioaba, 38 ans, monté sur le "trône" en février 97. Symbole de son pouvoir, une couronne d'un kilo en or massif. Il a fait fortune dans le commerce des métaux de récupération et rend la justice en plein air, assis sur une chaise, dans les conflits entre membres de sa communauté. Officiellement, les Roms, nomades venus de l'Inde en Europe au Moyen-Age, sont 500.000 en Roumanie. Mais près de trois sur quatre ne seraient pas recensés. En France, ils sont environ 10.000, dont les autorités cherchent à se débarrasser par la force ou en douceur. Les services sociaux vont les chercher jusqu'au coeur des forêts d'Ile-de-France pour leur proposer un billet d'avion et quelques centaines d'euros (300 euros par adulte, 100 euros par enfant) s'ils acceptent le retour en Roumanie. Autre solution, les "villages d'insertion", sorte de campement de caravanes, qui offrent à quelques familles un abri relativement confortable. Les Roms qui veulent y accéder doivent manifester leur volonté d'insertion. Ils doivent surtout se couper du reste de la communauté: des vigiles veillent aux accès de ces villages où les visites sont interdites.

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