Jimmy
 

Rédaction
25 mai 2009

Face à une crise sans précédent et un climat social explosif, Nicolas Sarkozy forme un gouvernement d'"union sacrée" dirigé par Dominique Strauss-Kahn: le magazine d'anticipation Breaking News a imaginé ce scénario commenté par des responsables politiques, comme si c'était vrai. Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux relations avec le parlement, les socialistes Manuel Valls et François Hollande ainsi que Marine Le Pen, vice-présidente du Front National, se sont prêtés au jeu de cette émission intitulée "L'Union sacrée face à la crise". Diffusée ce soir à 20h50 sur la chaîne Jimmy (groupe Canal+), "Breaking News" propose deux fois par an une édition spéciale décryptant en "temps réel" une actualité fictive, comme l'arrestation de Ben Laden ou une attaque bio-terroriste. "Pour ce troisième numéro nous avions envie de nous rapprocher davantage de la réalité et de parler de la crise", explique à l'AFP Bruce Toussaint, présentateur et concepteur de l'émission. L'équipe de "Breaking News" a d'abord pensé à un soulèvement des banlieues avant d'opter pour la politique fiction. "C'était en mars, au moment où des rumeurs circulaient sur DSK... On a voulu mettre les pieds dans le plat, pas pour faire du sensationnalisme mais pour faire réfléchir", raconte le journaliste. Il a écrit le scénario suivant: la France s'enfonce dans la crise financière, le climat social se dégrade et des manifestations gigantesques ont lieu dans tout le pays. Pour rétablir le calme et retrouver la confiance du peuple, le Premier ministre François Fillon démissionne et le président Sarkozy charge DSK, actuel patron du FMI, de former un gouvernement d'union nationale, rassemblant la gauche et la droite. "On a présenté aux invités la problématique suivante: +y'a-t-il une réponse politique à la crise?+; +la gauche et la droite sont-elles capables de gouverner ensemble?+. A partir de là, ils ont improvisé", explique Bruce Toussaint. La chaîne a d'abord contacté les proches de M. Strauss-Kahn: Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Moscovici, qui ont refusé. François Hollande a accepté, mais à condition de ne pas parler de DSK et d'être interrogé en duplex. Sur le plateau, Manuel Valls, Roger Karoutchi et Marine Le Pen ont eux, joué le jeu à fond, débattant et s'écharpant... pour de vrai!. "L'ambiance était un peu tendue", confie le présentateur. "J'ai dit un certain nombre de choses que je pensais. Vous restez dans votre rôle tout en essayant de vous acclimater à la situation de fiction", a affirmé à l'AFP M. Karoutchi. L'habituel commentateur politique Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l'Express mais aussi comédien amateur, livre de son côté une prestation très crédible. Ce jeu, plus vrai que nature, ne risque-il pas de décrédibiliser l'action politique? Manuel Valls voit dans cette émission un "exercice qui régénère", estimant que "cette critique ne s'adresse pas aux seuls hommes politiques", mais aussi aux médias.

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