Rédaction
12 décembre 2002

Les changements envisagés par le gouvernement concernant la composition et le fonctionnement de la Commission de classification des films sont "inacceptables", a déclaré à l'AFP Pascal Rogard, délégué général de la Société civile des Auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP). "C'est un système absurde qui fait une fois de plus du cinéma le bouc-émissaire de la violence à la télévision, alors que nous sommes déjà un secteur parfaitement régulé et réglementé", a-t-il estimé. Les changements prévus au sein de la Commission sont un nouvel épisode du débat lancé après la remise au ministère de la Culture et de la Communication du rapport de Blandine Kriegel sur la violence à la télévision. Dans la foulée, le ministre délégué à la Famille, Christian Jacob, avait demandé la co-tutelle -- aux côtés de la Culture -- de la Commission de classification des films. Les deux ministres, MM. Jacob et Aillagon, sont finalement tombés d'accord pour ne pas instaurer de double tutelle, mais la Famille a obtenu de modifier la composition de la Commission, qui compte quatre collèges et 25 membres, à son avantage. "Une recomposition des postes dans le collège des ministères ne nous gêne pas, mais il est inadmissible que le collège des jeunes soit également désigné par la Famille. M. Jacob est sorti par la porte mais revient par la fenêtre", estime M. Rogard. Aujourd'hui, le collège des jeunes (4 personnes de 18 à 25 ans) de la Commission est désigné par le Conseil national de l'éducation populaire et de la jeunesse (3) et le CNC (1). La réforme prévoit qu'ils soient désormais nommés par les ministères de l'Education nationale, de la Jeunesse, de la Famille, et par le CNC. M. Rogard juge également "inacceptable" qu'on instaure une majorité simple (contre une majorité des deux tiers aujourd'hui) pour décider d'une interdiction aux moins de 18 ans. "C'est une dérive grave et dangereuse. Cette interdiction doit rester exceptionnelle", dit-il.

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