Ariane 4
 

Rédaction
18 décembre 2002 à 02h00

Une semaine après l'échec du nouveau modèle de la fusée lourde Ariane-5, une fusée Ariane-4 a placé la nuit derniére sur orbite avec succès le satellite de télécommunications NSS-6, pour le compte de la société néerlandaise New Skies Satellites. Ce succès de la 156ème fusée européenne Ariane qui intervient une semaine exactement après l'échec de l'Ariane-5 ECA, vient confirmer la fiabilité et la précision du lanceur Ariane-4 qui ont assuré depuis quatorze la renommée du secteur spatial européen et le succès commercial d'Arianespace. Le lanceur, une Ariane-44L (une Ariane-4 dotée de quatre propulseurs d'appoint à ergols liquides), qui avait décollé, du Centre Spatial Guyanais, à Kourou, à 20h04 locales (23h04 TU), a largué comme prévu son passager sur l'orbite de transfert géostationnaire (de 36.000 km d'apogée) visée, au terme de vingt et une minutes de vol. Satellite de 4,7 tonnes au décollage construit par Lockeed Martin à Sunnyvale (Californie), NSS-6 sera amené d'ici fin décembre sur son orbite définitive, géostationnaire (à 36.000 km, au-dessus de l'équateur), et placé par 95 degrés est (soit au-dessus d'une zone proche des côtes occidentales de Sumatra). De cette position, il assurera des liaisons de télécommunications directes et multimédia (Internet) vers l'Australie, le Moyen-Orient, l'Afrique du Sud, l'Inde, la Chine, le nord-est et le sud-est du continent asiatique. Sa durée de vie prévue est de quatorze ans. En avril dernier, une Ariane-4 avait déjà mis sur orbite un autre satellite pour le compte de New Skies Satellites : NSS-7. Après ce douzième et dernier tir de l'année, il ne reste plus qu'une Ariane-4 à lancer, sur les 116 qui ont été construites, théoriquement en février prochain. A cette date, Ariane-5 prendra définitivement le relais de sa "petite soeur". Même si son modèle de base ("générique") n'est pas concerné par l'échec de son modèle "gonflé", l'Ariane-5 ECA, ce que devra dire la commission d'enquête nommée lundi dernier, le lanceur lourd européen ne fera pas oublier pour autant tout de suite Ariane-4 : trois échecs seulement depuis son premier vol commercial, il y a un peu plus de quatorze ans, un en 1990 et deux en 1994, et, depuis la mi-95, 73 succès consécutifs (celui de ce soir inclus), soit une fiabilité de 94 %. Après ce 156ème tir, Arianespace a sur son carnet de commandes une quarantaine de satellites à lancer et neuf véhicules de transfert automatiques (ATV) européens à expédier vers la Station Spatiale Internationale (ISS). Jusqu'ici, le prochain tir prévu était celui d'une Ariane-5 générique, en janvier, avec à son bord la sonde européenne Rosetta. Ce lancement reste à confirmer mais semble en bonne voie, a laissé entendre mardi soir le directeur général d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall. Heureusement pour Rosetta puisque, pour atteindre en 2011 son objectif, la comète Wirtanen, cette sonde doit impérativement être lancée dans une période de dix-neuf jours, à compter du 12 janvier.

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