France 2
 

Rédaction
24 février 2003

France 2 propose le 24 février à 20H50 "La maison du canal", film adapté d'une nouvelle de Georges Simenon et réalisé par le Belge Alain Berliner, qui a su reconstituer les ambiances pluvieuses et pesantes, virant au tragique, chères au grand écrivain belge. Diffusé à l'occasion du centenaire de la naissance de Simenon, ce film d'atmosphère tourné près de Bruxelles et dans une région limitrophe de la Hollande, est remarquablement interprété par des comédiens, belges pour la plupart et peu connus en France. Isild Le Besco (deux fois nominée aux Césars pour "Sade" de Benoît Jacquot et "Roberto Succo" de Cédric Kahn) incarne avec intensité Edmée, une orpheline de 16 ans à la blondeur éthérée, qui quitte Lille pour vivre chez des cousins, fermiers en rase campagne flamande, et avec qui elle n'a rien de commun. "Ce sont deux mondes qui se percutent", dit Alain Berliner. Elle arrive en plein drame, son oncle mourant par accident. La tante ne parle que le flamand, qu'Edmée ne comprend pas, et la jeune citadine déracinée se retrouve avec ses deux cousins frustes, Fred (Nicolas Buysse), un sanguin bon vivant qui hérite de la ferme paternelle, et Jef (Corentin Lobet, au faux air de Jacques Brel), un peu simplet, qui passe son temps à chasser les écureuils. Tous deux la désirent, la jeune fille découvre peu à peu son pouvoir de séduction et la tension monte. Le tout se passe dans les années cinquante au milieu de nulle part, au bord d'un canal sous un ciel bas, avec des arbres tordus à la Van Gogh quand souffle le vent de mer. Le réalisateur a notamment tourné au bord du canal de Damme et dans les polders alentour. Selon lui, "l'écriture et les personnages de Simenon sont extrêmement cinématographiques". La chaîne publique a pris le risque de diffuser ce téléfilm malgré des dialogues en flamand non sous-titrés et un rythme délibérément lent. Le drame se noue, sans beaucoup de dialogues, mais avec des regards, des non-dits, servis par un jeu exceptionnel d'acteurs dont Jean-Pierre Cassel qui campe un oncle industriel, faussement bonhomme.

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