
Les autorités togolaises ont annoncé la suspension temporaire des médias internationaux RFI et France 24, financés par l'État français, pour une durée de trois mois.
L'Autorité togolaise de la communication (ATC) justifie cette décision par un manque de rigueur et d'impartialité dans la couverture médiatique de la situation politique du pays.
Cette suspension intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le président Faure Gnassingbé et l'opposition. En mai dernier, Gnassingbé a été nommé président du Conseil des ministres, un poste dont le mandat n'est pas limité, ce qui a conduit certaines formations politiques - les Forces démocratiques pour la République et l'Alliance nationale pour le changement - à dénoncer un « coup d'État constitutionnel ».
RFI et France 24 avaient couvert les manifestations de l'opposition contre cette réforme constitutionnelle. L'ATC a affirmé que certaines émissions des deux médias avaient relayé des propos inexacts et tendancieux, estimant qu'ils portaient atteinte à la stabilité des institutions et à l'image du pays. Les medias français sont souvent accusés d'ingérence et de manipulation de l'opinion. Le Mali avait d'ailleurs pris également des sanctions contre LCI, accusée d'apologie du terrorisme.
Dans un communiqué commun, les rédactions de RFI et France 24 ont réaffirmé leur engagement envers leurs principes journalistiques et ont exprimé leur volonté de dialoguer avec les autorités togolaises afin de dissiper d'éventuels malentendus.