
La Commission européenne a donné son feu vert sans conditions au projet d'acquisition de Dorna Sports S.L., détenteur des droits du MotoGP, par le groupe américain Liberty Media, déjà propriétaire de la Formule 1.
Cette autorisation s'inscrit dans le cadre du règlement européen sur les concentrations.
L'exécutif européen a estimé que cette opération ne soulèverait pas de problèmes de concurrence au sein de l'Espace économique européen (EEE). Après une enquête approfondie, la Commission a considéré que la Formule 1 et le MotoGP évoluent dans un marché plus large dominé par de nombreux autres contenus sportifs.
Liberty Media possède des actifs dans les secteurs du sport, des médias et du divertissement. En mettant la main sur Dorna, l'entreprise ambitionne de renforcer l'attractivité du championnat MotoGP, en s'appuyant sur son expérience dans le pilotage commercial de la Formule 1.
Dans son analyse, la Commission a envisagé plusieurs découpages du marché audiovisuel sportif :
- Une approche large intégrant l'ensemble des contenus sportifs ;
- Une approche segmentée distinguant les sports réguliers (programmés selon un calendrier, comme les championnats nationaux) des sports irréguliers (événements occasionnels tels que les JO ou la Coupe du Monde) ;
- Une autre différenciation entre sports premium (ceux attirant de très larges audiences et générant des revenus élevés) et sports non premium.
La Commission note que, même dans l'hypothèse d'un marché restreint aux contenus réguliers et non premium, la concentration envisagée ne nuirait pas à la concurrence, notamment en Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas, Tchéquie et Malte, où l'impact a été analysé plus en détail.
Enfin, l'enquête a écarté le risque de conflit d'intérêts lié à John Malone, actionnaire principal de Liberty Media, également impliqué dans Liberty Global (présent dans l'audiovisuel en Belgique, Irlande et Pays-Bas). Selon Bruxelles, aucun lien capitalistique ne confère à M. Malone un pouvoir de contrôle sur les deux entités à un niveau compromettant la concurrence.