"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi !", la célèbre tirade va retentir une fois de plus aux oreilles des téléspectateurs le soir du 25 décembre sur Canal+, et plus tard sur France 2. Les deux chaînes se sont associées pour proposer la septième version française filmée du "Bossu", le flamboyant roman de cape et d'épée de Paul Féval. Succédant notamment à Jean Marais (1959) et Daniel Auteuil (1997), Bruno Wolkowitch -que les téléspectateurs connaissent comme le capitaine Vincent Fournier de la série "P.J."- reprend hardiment le rôle de l'incomparable bretteur, avant d'endosser le déguisement du bossu. Dans une reconstitution historique soignée, tournée au Portugal, les spectateurs découvriront donc sous un jour nouveau les personnages de ce récit situé à la charnière du règne de Louis XIV et de la Régence, avec son cortège de chevauchées, de duels à mort, de meurtres dans la nuit, de sombres complots et de noires trahisons. Donnant la réplique à Lagardère, on retrouve Philippe de Nevers (Frédéric Van den Driessche), Inès de Nevers (Florence Pernet), le prince de Gonzague (Yvon Back) ou encore Aurore de Nevers, la fille secrète du duc. Déjà réalisateur de nombreux épisodes de séries télévisées ("Nestor Burma"), Henri Helman a voulu que ses personnages "possèdent une épaisseur psychologique, des motivations profondes", absentes du roman original, et échappent ainsi "à tout manichéisme". Lorraine Lévy et Didier Lacoste, les scénaristes, ont réinventé un passé aux héros de Paul Féval. A la fin du téléfilm, Lagardère ne part pas avec sa filleule Aurore, comme dans les autres versions, mais avec la veuve du duc de Nevers, son ami assassiné, celui de la fameuse "botte" (un violent coup d'épée entre les yeux). "C'était plus logique, explique Henri Helman. Aurore était trop juvénile pour lui".