M6
 

Rédaction
8 mars 2004

Le ministre de la Justice Dominique Perben s'est déclaré lundi "choqué" par les propos tenus par le terroriste vénézuélien Carlos dans une émission diffusée dimanche sur M6 et a réclamé une enquête administrative sur les conditions de réalisation de cette interview. Le garde des Sceaux a été "particulièrement choqué par les propos tenus par Illitch Ramirez Sanchez dit Carlos, dans l'émission +Secrets d'actualité+", écrit la Chancellerie dans un communiqué. Dans cette interview réalisée par téléphone, le terroriste emprisonné à perpétuité, a refusé de demander pardon aux victimes des actes dont il est accusé en estimant qu'il "n'y a pas de victimes innocentes". Le garde des Sceaux a "aussitôt demandé au Directeur de l'Administration pénitentiaire de saisir l'Inspection des services pénitentiaires afin de déterminer les conditions dans lesquelles a été réalisée cette interview et si des procédures ont pu être détournées", poursuit le ministère. "Il ne saurait être toléré qu'une personne condamnée pour des faits d'une telle gravité puisse utiliser un média disposant d'une grande audience pour faire l'apologie du terrorisme", écrit encore le ministère, qui précise que "toutes les conséquences, y compris pénales, seront tirées de cette affaire". L'interview de Carlos a été diffusé à l'occasion de la sortie le 10 mars du livre de sa compagne, l'avocate Isabelle Coutant-Peyre, "Epouser Carlos, un amour sous haute tension" (ed Archipel). A la question "vous n'avez jamais demandé pardon pour les victimes innocentes du terrorisme. C'est quelque chose que vous ne ferez pas?", Carlos répond: "Il n'y a pas de victime innocente". "J'ai calculé, nous avons tué lors de nos opérations plus de 1.500 personnes, moins de 2.000 en tout cas. On m'a déjà posé la question mais même pas 10% de ces personnes étaient innocentes (...) Quand vous avez des morts de pauvres gens innocents, qui n'ont rien fait à personne, et qui se font tuer pour des circonstances qui les dépassent, on ne peut pas se féliciter, mais pourquoi condamner ?" dit-il.

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