Arte
 

Rédaction
10 août 2004

La critique autrichienne s'est montrée tiède sur la première "osée" du "Chevalier à la rose" de Richard Strauss, qui a été retransmise avec succès d'audience à la télévision en direct du festival de Salzbourg. Le metteur en scène canadien Robert Carsen, réunissant sur une grande scène jusqu'à 200 figurants, a fait jouer dans un bordel, avec des hommes et des femmes nus, le troisième acte de l'opéra sur un livret de Hugo von Hofmannsthal. "Un sommet qui n'en était pas un", "plutôt du désintérêt que du rejet", écrit le journal Kurier en constatant que le public de Salzbourg n'a que brièvement applaudi à la première vendredi soir. "Un Chevalier à la rose sans intimité" et "devenu grossier", regrette Der Standard. En revanche, Die Presse se demande si de toutes façons "notre époque peut supporter la langue tendre, nuancée et poétique" de Hofmannsthal. Le critique musical du quotidien se montre satisfait du chef russe Semyon Bychkov et trouve "excellente" une distribution qui ne fait pas l'unanimité dans tous les médias. Celle-ci réunit pour Octavian (le chevalier à la rose) la mezzo Angelika Kirschschlager du 6 au 20 août (puis la Française Sophie Koch du 23 au 29 août), en maréchale la soprano Adrianne Pieczonka, pour Sophie la soprano Miah Persson et pour Ochs la basse Franz Hawlata. La Radio-Télévision publique autrichienne ORF s'est de son côté félicitée d'avoir réussi le pari de diffuser en direct sur sa seconde chaîne les cinq heures de l'opéra (avec pauses): 519.000 téléspectateurs ont regardé l'émission, soit 18% de parts de marché. L'opéra a été relayé notamment par la chaîne culturelle franco-allemande ARTE et par la radio France Musiques. L'animateur de variétés de la télévision allemande Thomas Gottschalk a mis "Le Chevalier à la rose" au centre de deux émissions en direct de Salzbourg durant le week-end. Lors d'une de ces émissions, la grande chanteuse Anneliese Rothenberger, qui chanta longtemps Sophie à Salzbourg, a regretté - comme des critiques allemands et autrichiens - que Robert Carsen ait choisi une mise en scène fin de règne - l'Empire austro-hongrois juste avant 1914 - au lieu de l'époque de Marie-Thérèse (18e siècle) avec ses costumes raffinés.

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