Canal+ Numérique
 

Rédaction
30 novembre 2004

Côte d'Ivoire : quatre jours de feu", un reportage de Canal+ revient ce soir sur les violences meurtrières qui ont secoué Abidjan du 6 au 10 novembre et sur le rôle des forces françaises, accusées par les "patriotes" ivoiriens d'avoir tué des "manifestants aux mains nues". Ce film de Stéphane Haumant oppose notamment les versions des partisans du président ivoirien Laurent Gbagbo à celles des militaires français, qui affirment n'avoir fait que répliquer à des tirs, sans jamais être à l'initiative des affrontements. Empruntées à la Radio-télévision ivoirienne (RTI), des images de corps ensanglantés devant l'hôtel Ivoire le 9 novembre, "d'un corps décapité par une balle de gros calibre, sans doute de mitrailleuse" affirme le journaliste, témoignent de la violence de l'instant. Chacun cependant campe sur ses positions : pour les milliers de manifestants réunis devant l'hôtel, persuadés que la présence des blindés français est le signe d'une volonté française de renverser le président Laurent Gbagbo, les hommes de la force Licorne ont déclenché un véritable "carnage". Les soldats français affirment au contraire être intervenus en situation de "légitime défense" et notamment pour éviter "un débordement des gendarmes ivoiriens" qui ne contenaient plus la foule. Au-delà de la polémique, ce film raconte comment en quatre jours, des Français installés en Côte d'Ivoire depuis des dizaines d'années ont vécu leur "crépuscule". Des rapides séquences montrent l'enchaînement brutal des événements, de l'attaque de deux chasseurs ivoiriens Sukhoï sur un camp français, tuant neuf militaires à Bouaké (centre), à la riposte de l'armée française qui détruit, suivant les ordres de Jacques Chirac, "tous les moyens aériens ivoiriens" et déclenche du même coup les manifestations anti-françaises d'Abidjan. Les appels à "libérer" la Côte d'Ivoire lancés dès le 6 novembre à la RTI, tenue par les "jeunes patriotes", les pillages visant la communauté française d'Abidjan, et surtout, comme le dit une expatriée déterminée à quitter le pays, "la haine, ressentie pour la première fois", ont poussé des milliers d'étrangers au départ. Selon le ministre ivoirien de la Santé, 57 civils ivoiriens ont été tués et 2.226 blessés au cours des "événements". L'état-major français avait reconnu le 7 novembre que ses soldats avaient pu "blesser ou tuer quelques personnes" lors de "tirs de sommations" contre des manifestants hostiles.

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