Galileo
 

Rédaction
28 décembre 2005 à 04h00

Le satellite Giove A, chargé de tester en conditions réelles les technologies mises en oeuvre par le futur système européen de localisation Galileo, a été lancé mercredi par une fusée russe Soyouz depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan). Le tir s'est effectué sans incident à 05H19 GMT, selon les images retransmises en direct à Moscou sur écran géant devant la presse. "Tous les paramètres sont nominaux", a annoncé Marco Falcone, responsable système pour Galileo à l'Agence spatiale européenne (Esa), expliquant que le vol se déroulait normalement. Giove A, un gros cube de 602 kilogrammes fabriqué par la société britannique SSTL, va servir à valider dans l'espace plusieurs technologies nouvelles, dont l'horloge atomique la plus exacte jamais envoyée dans l'espace. La séparation des trois premiers étages du lanceur est intervenue, comme prévu, après un peu plus de 9 minutes de vol. Le quatrième et dernier étage, baptisé "Fregat", doit encore emmener Giove A, dont la durée de vie prévisible est de deux ans, sur son orbite définitive, à 23.000 kilomètres de la surface de la Terre. Cette phase doit normalement s'achever 3 heures et 42 minutes après le lancement, selon le plan de vol fourni par Starsem, la société russo-européenne chargée de commercialiser les lanceurs Soyouz. Le succès ou l'échec de la mission ne pourra toutefois être annoncé qu'une fois vérifié le bon fonctionnement des panneaux solaires et des outils de transmission du satellite, soit 7 heures 32 après le lancement. C'est la première fois que l'Esa, qui copilote la phase initiale du projet Galileo avec l'Union européenne, envoie un satellite sur une orbite moyenne. Ce positionnement garantit une grande stabilité au satellite, mais l'environnement radio-électrique y est mal connu. Galileo permettra à l'Europe d'acquérir son indépendance dans un domaine stratégique, le positionnement par satellites, devenu indispensable pour la gestion du trafic aérien, maritime et, de plus en plus, automobile. Les premières réflexions sur la nécessité de mettre en place une alternative au GPS américain remontent au début des années 1990. Mais il faudra attendre 2010 - un retard de deux ans sur le calendrier initial - pour voir l'entrée en service commercial de Galileo. Grâce à Galileo et au GPS - les deux systèmes seront compatibles - on pourra aussi retrouver un conteneur perdu, repérer une voiture volée, évaluer le temps restant avant le passage d'un bus, suivre les déplacements d'un délinquant porteur d'un bracelet électronique ou secourir un randonneur perdu. Le lancement de Giove A, initialement prévu pour lundi, a été retardé de deux jours après la découverte d'anomalies dans les stations au sol chargées de suivre le parcours du satellite dans l'espace.

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