Napster
 

Rédaction
6 juin 2001

Le site américain Napster est en perte de vitesse depuis qu'il a mis en place un système de filtres pour bloquer les échanges illicites de musique mais reste assez populaire pour lancer avec succès un service payant, selon une étude de la société Webnoize publiée mardi. Quelque 360 millions de chansons ont été téléchargées via le site en mai, soit 87% de moins qu'en février (2,79 milliards), lorsque le site d'échange gratuit de fichiers de musique était à son zénith, a indiqué Webnoize dans un communiqué. Cette désaffection résulte des filtres installés sur Napster, qui s'est vu ordonner par la justice américaine le blocage de tous les échanges de musique relevant des droits d'auteur, souligne la société d'études. Malgré l'efficacité de ces filtres, le nombre d'utilisateurs connectés en même temps à Napster a reculé plus modérément que celui des téléchargements : il s'élevait à 844.000 en moyenne en mai, soit 46% de moins qu'en février (1,57 millions). "Les consommateurs recourent encore à Napster mais la manière dont ils l'utilisent a changé au cours des trois derniers mois", estime un analyste de Webnoize, Matt Bailey. "La software Napster est maintenant utilisée sur les PC pour organiser et jouer la musique stockée sur le disque dur, plutôt que comme un véhicule pour accéder à l'échange de musique", a-t-il ajouté. Malgré l'énorme recul des téléchargements, Napster reste populaire et nombre d'utilisateurs sont disposés à sortir leur portemonnaie lorsqu'il développera son service payant, prévu pour cet été, souligne Webnoize. Plus de la moitié des étudiants américains en université sont ainsi disposés à payer 10 dollars ou plus par mois pour Napster, soit un marché potentiel de 400 millions de dollars par an sur ce seul créneau, selon la société d'études. Plus de 23% d'entre eux refusent en revanche d'avoir à payer un jour pour un service qui a fondé sa réputation sur la gratuité, tandis que 4% seraient prêts à payer 20 dollars ou plus, ajoute Webnoize.

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