Ariane 4
 

Rédaction
18 octobre 2006

La coopération avec la Russie, forte d'une longue expérience dans les lanceurs spatiaux, est indispensable à l'Europe pour choisir son lanceur du futur à l'horizon 2020 et limiter les risques de commettre des erreurs de choix, a déclaré à Moscou le PDG du Cnes. "Il est extrêmement important, compte tenu de l'expérience des Russes de travailler avec eux sur les choses nouvelles en matière de lanceurs. Cela réduit considérablement les risques de partir sur une mauvaise piste", a déclaré Yannick d'Escatha à l'AFP en marge d'un colloque organisé à Moscou pour marquer les 40 ans de coopération spatiale franco-russe. Les recherches communes menées dans le domaine des lanceurs qui remplaceront entre autres la fusée européenne Ariane 5 sont un des axes les plus jeunes d'une coopération russo-française dans le domaine spatial vieille de 40 ans. Le Cnes (Centre national d'études spatiales français) et l'agence spatiale russe Roscosmos ont signé le 15 mars 2005 un accord en ce sens, baptisé Oural. "Cela nous intéresse énormément de savoir comment eux voient les lanceurs de nouvelle génération", "il est extrêmement intéressant de confronter nos points de vue", a insisté M. d'Escatha soulignant que n'existait pas avec les Etats-Unis "une telle machinerie" de coopération dans ce domaine mais plutôt des contacts ponctuels. Ces recherches sont un processus très progressif car les besoins exacts à si long terme, 2020-2025, ne sont pas encore connus et les options ne doivent ni être trop nombreuses ni trop réduites, a-t-il expliqué, "c'est une responsabilité très lourde". Ces recherches concernent les lanceurs réutilisables, les lanceurs très puissants, les matériaux spéciaux, l'utilisation du méthane associé à de l'oxygène liquide pour le carburant. Elles comprennent aussi la mise au point de démonstrateurs : réservoir cryotechnique, boosters et premier étage réutilisables, véhicule de rentrée atmosphérique réutilisable, a expliqué Nikolaï Anfimov, directeur d'un des principaux centre de recherche russe du domaine spatial, TsNIIMACH. Oural, créé à l'initiative de la France mais destiné à devenir européen, est doté d'un budget de 200 millions d'Euros pour cinq ans (2005-2010). La coopération à plus court terme sur les lanceurs consiste à commercialiser à l'horizon 2008 le lanceur russe Soyouz depuis Kourou, en Guyane française. Cette robuste fusée, lancée avec succès plus de 1.700 fois, est déjà utilisée par les Européen à Baïkonour (Kazakhstan).

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