Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)
 

Rédaction
20 septembre 2001

Le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Dominique Baudis, a assuré que "le conseil ne renoncerait pas au projet du numérique terrestre", malgré les critiques virulentes exprimées notamment par TF1 et M6. "Je ne suis pas surpris de ces réserves", a reconnu Dominique Baudis mais "on n'a pas à tenir compte des propos tenus ici ou là", a insisté le patron du CSA. "Nous ne renoncerons pas à ce projet et l'on ne nous détournera pas de notre objectif", a-t-il affirmé, glissant au passage : "certains ne souhaitent pas vraiment que cela marche". Le PDG de TF1 avait notamment souhaité que "le gouvernement renonce" au projet de numérique terrestre, estimant qu'"il n'est pas interdit, quand on est responsable, d'arrêter une catastrophe". Malgré ses critiques, il paraît évident que TF1 se lancera dans la course du numérique hertzien, a laissé entendre Dominique Baudis. "La convention d'autorisation de TF1, qui est en cours de négociation, porte sur une autorisation de 5 ans si TF1 n'entre pas sur le numérique et de 10 ans, si TF1 entre sur le numérique", a fait ainsi remarquer M. Baudis. Avec 33 chaînes proposées aux téléspectateurs grâce à la télévision numérique de terre (TNT), "certains opérateurs s'inquiètent de l'arrivée de la concurrence. Certains éditeurs en place préféreraient rester dans le schéma actuel", a souligné Yvan Le Bars, conseiller du CSA chargé de la TNT. Via la TNT, les téléspectateurs pourront recevoir à partir de 2002 jusqu'à 33 chaînes supplémentaires sans changer leur antenne râteau ni leur téléviseur, mais en ajoutant un décodeur. Ce nouveau procédé de diffusion est appelé à remplacer progressivement l'analogique dans les foyers français. "Nous continuons avec sérénité et détermination notre travail sur le numérique mais nous sommes ouverts au dialogue", a tempéré M. Le Bars. Après l'appel à candidatures lancé le 24 juillet, les décrets sur le numérique de terre, qui fixent les obligations de programmes des futures chaînes, sont maintenant en cours d'élaboration, a précisé le CSA, qui a fait "un appel public à contributions". Le conseil doit rendre "un avis" mardi prochain sur les projets de décrets. Pour l'heure, aucun acteur n'a encore déposé de dossier de candidature, a indiqué Dominique Baudis. Les opérateurs ont jusqu'au 29 novembre 2001 pour y répondre. Sur les 33 chaînes du numérique terrestre, huit sont d'ores et déjà attribuées au service public. La ministre de la Culture et de la Communication Catherine Tasca a annoncé mardi qu'un premier versement du milliard de francs promis à France Télévision pour le développement du numérique hertzien serait effectué dans les premiers mois de 2002. Dominique Baudis a également répondu à ses détracteurs concernant la nouvelle convention de M6 conclue le 24 juillet avec le CSA, les producteurs et réalisateurs reprochant à ce texte d'être trop favorable à M6. "C'est une convention équitable et équilibrée, conforme aux décrets dans lesquels elle s'inscrit", a jugé le président du CSA. "S'il apparaissait que la convention n'est pas fidèle à l'esprit qui a présidé à l'adoption des décrets production, le pouvoir réglementaire a toujours la possibilité de le préciser".

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