Arte
 

Rédaction
22 juin 2007

Quelque 400.000 spectateurs ont vu en salle "Lady Chatterley et l'homme des bois" le très beau film de Pascale Ferran plusieurs fois primé. Sa version pour la télévision, longue d'un peu plus de trois heures, est diffusée ce soir sur Arte qui en est co-producteur. Le film a reçu cinq César en 2007 (meilleur film, meilleure comédienne, meilleure photo, meilleurs costumes, meilleure adaptation) et a été récompensé par le prix Louis-Delluc 2006. Il est adapté de la deuxième version de "L'amant de Lady Chatterley" de D.H Lawrence. La réalisatrice Pascale Ferran reconnaît avoir été "sidérée" par le livre de Lawrence "très loin de l'image d'Epinal qu'on en a" et surtout cette deuxième version qu'elle analyse comme étant "un livre sur les premières fois". L'histoire plusieurs fois adaptée au cinéma est le récit d'une rencontre, d'un éveil à la sensualité et d'un lent retour à la vie pour un couple formé d'une jeune femme à l'existence monotone, mariée à un homme paralysé et impuissant, et du garde-chasse de son domaine. Dans le rôle de Constance, Marina Hands. "Tout me plaisait chez elle, le fait qu'elle soit une terrienne et qu'elle ait en même temps quelque chose d'aristocratique, d'altier", dit Pascale Ferran de la jeune comédienne, fille de l'actrice Ludmila Mikaël. Avec le personnage de Parkin le garde-chasse, Jean-Louis Coulloc'h, au physique robuste et viril, qui est venu au théâtre très tard, tient son premier vrai rôle au cinéma. "Je voulais que Parkin soit interprété par un comédien pas connu. C'était très important que leurs corps à tous les deux racontent leur classe sociale", explique la réalisatrice. "J'ai toujours su que le film allait être long parce qu'il fallait que le spectateur soit dans le partage de l'expérience des personnages, qu'il ait l'impression que ça avait lieu pour la première fois sous ses yeux", ajoute-t-elle. Dans cette ode à la beauté de la nature et à la sensualité, les scènes d'amour tiennent une place prépondérante. Elles ont été tournées dans la chronologie et la progression des gestes, de la maladresse à l'assurance puis à la plénitude, leur conférant réalisme et émotion. "Ces scènes étaient écrites au geste près", confie Marina Hands. "Tout a été traité de façon précise, méticuleuse, obsessionnelle. Nous les avons répétées en jogging en travaillant avec une danseuse. On faisait des exercices, on finissait par se connaître mieux, par atteindre cette espèce d'impudeur physique et de liberté totale", dit-elle. Pour la comédienne, Lady Chatterley a marqué "un tournant, un passage de l'ombre à la lumière". Pensionnaire depuis 2006 de la Comédie-Française, elle joue un petit rôle dans "Le scaphandre et le papillon" de Julian Schnabel présenté au festival de Cannes. Elle doit tourner à l'automne en anglais "Coco et Igor" un film de William Friedkin, l'adaptation d'un roman qui évoque une période de la vie de Coco Chanel quand la couturière a rencontré Stravinski et a été son mécène. Elle doit également tourner prochainement "Story of Jen", le nouveau film de François Rotger ("The passenger").

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