France 2
 

Rédaction
4 octobre 2007

Le réalisateur Marcel Trillat signe pour France 2 , ce soir à 22h45, un documentaire poignant sur la liquidation de l'usine Thomé-Génot dans les Ardennes, allégorie sur les effets du capitalisme "financier" et de la mondialisation auxquels assistent impuissants ouvriers, patrons et élus. "Silence dans la vallée" plonge au coeur des Ardennes, à Nouzonville, petite ville autrefois hyper industrialisée où les machines se sont tues. Le film vient compléter un cycle de documentaires sociaux du même auteur que France 2 doit également diffuser ("300 jours de colère", "Les prolos" et "Femmes précaires"). Marcel Trillat, journaliste retraité de la chaîne publique, a rencontré les acteurs du déclin de l'usine Thomé-Génot, sous-traitant automobile racheté en 2004 par un fonds d'investissement américain et dont la liquidation, en octobre 2006, a mis 300 personnes au chômage. Engagé à gauche, il a donné la parole aux ex-ouvriers autant qu'aux anciens patrons de l'usine, au Medef ou aux élus locaux de cette ville qu'il a découverte via deux sociologues de la grande bourgeoisie, Michel et Monique Pinçon. Au fil des entretiens, menés avec pudeur et sans pathos, se dégage un constat, dont la quasi-unanimité frappe : Thomé-Génot a été "sacrifié sur l'autel de la mondialisation", du capitalisme financier, et l'avenir est bien sombre. Le capitalisme industriel, familial, le temps où les patrons vivaient près de leur usine, a brutalement disparu. "Le capitalisme familial était aussi très rude, avec des métiers pénibles et des salaires très bas. Mais il y avait un respect des gens et du travail bien fait. Les patrons avaient charge d'âme. Ca n'est plus le cas", estime le réalisateur. Faut-il le regretter? "Doit-on se contenter de surfer sur la vague, laisser cette nouvelle logique s'emballer sans que personne ne la maîtrise ou faut-il réfléchir ? C'est au téléspectateur d'en décider", dit Marcel Trillat. Mais une chose est sûre : dans une ville comme Nouzonville où le taux de chômage est de 20%, on ne voit pas très bien à qui profite ce nouveau visage du capitalisme.

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