France 3
 

Rédaction
19 janvier 2008

Depuis 15 ans, un gendarme enquête inlassablement sur la disparition de jeunes filles dans la région de Boulogne-sur-Mer. "Les oubliées" est un thriller hypnotique, qui détonne dans la production télévisée française et tient en haleine le téléspectateur jusqu'au dénouement. La série, diffusée ce soir, à 20h55,sur France 3, démarre avec la découverte, sur un banc de la ville, des vêtements d'une jeune femme récemment disparue. Dans les plis des habits, lavés et repassés, a été glissée une statuette de la Vierge en porcelaine blanche. Elle est la septième jeune femme à disparaître ainsi dans la région depuis 15 ans. La cellule de recherche de la gendarmerie n'est plus constituée que par Christian Janvier, un gendarme obsédé par cette affaire et qui peu à peu s'est isolé de ses collègues et de sa famille. "Les oubliées", série réalisée par Hervé Admar, détonnent dans la production télévisée française, par un scénario rigoureux et des choix esthétiques ambitieux. Dès les premières secondes, le générique happe le téléspectateur avec ses images oniriques et sa musique, écrite par Eric Demarsan, l'auteur des partitions du "Cercle rouge" et de "L'armée des ombres". Tout au long des six épisodes, le téléspectateur ne quitte jamais Christian Janvier, enquête avec lui et entre peu à peu dans son obsession. Les scénaristes ont voulu "comprendre la mécanique et le mental" de ces enquêteurs tenaces, qui mettent en danger leur vie personnelle et professionnelle pour trouver la vérité, indiquent-ils. Avec pour exemples les gendarmes Jambert (affaire des disparues de l'Yonne), Roussel (affaire Alègre), Abgrall (affaire Francis Heaulme) ou encore l'Américain Robert Grey Smith (affaire du Zodiac). Jacques Gamblin, magistral, prête sa fragilité et son humanité à ce gendarme "hanté", qui semble glisser peu à peu dans la folie. Le jeune Fabien Aïssa Busetta - formidable - est Olivier Ducourt, un débutant que sa hiérarchie affecte au côté de Janvier. Le film a été tourné dans le Nord/Pas-de-Calais. Le réalisateur a su utiliser la lumière blanche et les cieux immenses de cette région pour nimber la série d'une atmosphère presque scandinave, qui rappelle les polars du Suédois Henning Mankell.

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