USA
 

Rédaction
18 février 2008 à 01h00

Les Etats-Unis ont décidé d'abattre avec un missile un satellite espion devenu incontrôlable et qui devait s'écraser sur Terre avec des réservoirs remplis d'une substance toxique. Le satellite de 1,1 tonne environ, qui a décroché de son orbite voici plusieurs semaines, doit être détruit par un missile tactique tiré d'un bâtiment de la marine américaine. Le président George W. Bush "a ordonné au département de la Défense de procéder à l'interception", a annoncé le conseiller adjoint à la Sécurité nationale James Jeffries. M. Jeffries a précisé que la décision avait été prise en raison du risque pour la vie humaine de la rentrée dans l'atmosphère terrestre de ce satellite encore porteur de près de 500 kilos d'un carburant toxique appelé hydrazine. Cette substance chimique hautement toxique est le carburant de choix pour les moteurs des satellites classiques. Extrêmement irritante, elle attaque le système nerveux central et peut être mortelle à forte dose. Heureusement, elle se dégrade rapidement sous l'effet de la chaleur et des rayons ultra-violets, relève un rapport de l'agence française de sécurité INERIS. Le missile qui sera tiré sur le satellite "est conçu évidemment pour d'autres missions mais nous avons conclu que nous pourrions reconfigurer à la fois le missile et les autres systèmes associés, de façon réversible et juste pour effectuer le tir", a précisé le conseiller à la sécurité. Les autorités américaines n'ont fourni aucune estimation sur la date de la destruction du satellite. Les Etats-Unis disposent du réseau de satellites espions le plus dense au monde. Les caractéristiques de ces satellites, dont le prix unitaire dépasse le milliard de dollars, sont couvertes par le secret défense. Certains sont dotés d'un télescope optique, d'autres d'un radar. Certains fonctionnent par paires, ce qui permet de reconstituer des images en relief des zones observées. Pour répondre aux besoins des militaires, les satellites espions sont amenés à faire de fréquentes corrections d'orbite, ce qui implique des réserves d'énergie plus importantes que pour la plupart des engins civils qui sillonnent l'espace au-dessus de la Terre. Les satellites espions sont placés en orbite basse afin de détecter le plus de détails possibles à la surface de notre planète, et permettre par exemple des "frappes chirurgicales" sur des cibles définies au décimètre près depuis l'espace. Plusieurs satellites espions sont déjà sortis de leurs orbites au cours de ces dernières années. En janvier 1978, un satellite espion russe (Cosmos 954), mu par un réacteur nucléaire, s'était écrasé dans les immensités désertiques du grand Nord canadien. Un de ses successeurs, Cosmos 1402, s'était désintégré dans l'atmosphère en février 1983 au dessus de l'océan Indien, mais des traces du plutonium qu'il contenait avaient été détectées jusque que dans la neige tombée sur l'Arkansas, dans le sud des Etats-Unis.

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