Politique
 

Rédaction
19 mars 2008 à 01h00

Internet, télécoms, informatique, audiovisuel: le numérique devrait grâce à la nomination d'un responsable gouvernemental, Eric Besson, bénéficier d'une meilleure coordination, avec pour objectif une politique plus ambitieuse susceptible de doper la croissance. Tout en gardant ses prérogatives (prospective, évaluation des politiques publiques), M. Besson se voit confier "le développement de l'économie numérique" auprès de François Fillon. Cette création s'inscrit dans le droit fil des orientations fixées récemment par le président Nicolas Sarkozy. Début mars, lors de l'inauguration du Cebit, le salon des hautes technologies de Hanovre (Allemagne), il avait annoncé "deux objectifs simples": porter à 70%, contre 55% actuellement, la part des ménages français équipés d'un ordinateur d'ici 2010; connecter 100% des Français à l'internet à haut débit fixe et mobile avant 2012, contre 44% fin 2007. La nomination d'un responsable gouvernemental était une promesse de campagne du chef de l'Etat, selon qui la France manquait "d'une politique cohérente de développement numérique". Actuellement, moult structures et instances se partagent les décisions, notamment au niveau ministériel (Premier ministre, Industrie, Culture, Education, Recherche). Le candidat y voyait aussi un des moyens de relancer l'économie française avec un potentiel "d'au moins un demi-point de croissance supplémentaire" et la création de centaines de milliers d'emplois. C'était également une demande pressante de l'ensemble des acteurs du secteur, désireux d'une politique volontariste. Le rapport Attali a lui aussi souligné la nécessité d'une stratégie numérique ambitieuse, un "passeport de croissance". Aujourd'hui, l'internet est au coeur de l'économie numérique puisque c'est via ce réseau que transite un nombre croissant d'activités. Santé, culture, éducation, commerce, télécoms, audiovisuel, médias, formation: rares seront les secteurs qui échapperont à la révolution internet et, partant, à la remise en cause des modèles économiques ou culturels traditionnels. L'internet instaure aussi une nouvelle relation entre le citoyen et l'administration, obligeant l'Etat à permettre à tous d'accéder au réseau et donc de faciliter une politique d'aménagement du territoire. Or, comme l'a souligné le rapport Attali, la France est en retard. Le pays n'arrive qu'au 14e rang des pays de l'Union européenne pour l'accès des ménages à l'internet (49% contre une moyenne de 54%). Des zones entières ne sont pas encore couvertes par l'ADSL (internet haut débit par le téléphone) et 45% de la population française ne se connecte jamais à l'internet. La part de l'économie numérique dans la production française n'est que de 6% contre 13% aux Etats-Unis et 17% en Corée. De même, l'investissement en recherche et développement (0,3% à 0,4% du PIB) est deux fois moindre que celui des Etats-Unis, des pays nordiques ou encore des champions asiatiques, relève encore le rapport Attali.

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