AFP
 

Rédaction
22 juillet 2008 à 01h00

Le Conseil supérieur de l'AFP a rejeté la plainte formulée contre l'Agence par l'un des porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, qui lui reprochait de ne pas avoir traité des communiqués de son parti sur la condamnation de Ségolène Royal. "La plainte de M. Lefebvre est rejetée", indique le président du Conseil supérieur de l'Agence, Jean-Pierre Leclerc, dans un courrier daté du 18 juillet et adressé à M. Lefebvre et au PDG de l'AFP, Pierre Louette. Dans une lettre adressée à M. Louette le 1er mai, M. Lefebvre estimait que, par deux fois, l'UMP avait été "confrontée à une obstruction volontaire" de l'AFP concernant des communiqués du parti relatifs à la condamnation de l'ancienne candidate PS à la présidentielle. "Il appartient à l'Agence France-Presse, qui n'est soumise à aucune obligation statutaire de retranscription systématique des +communiqués+ des partis politiques dont elle est destinataire, de déterminer, parmi ceux-ci, ceux dont le contenu mérite d'être partiellement ou intégralement repris par le biais d'une ou de plusieurs dépêches et ceux qui n'apportent aucun élément susceptible de justifier une telle diffusion, à la condition expresse que ce choix ne porte aucunement atteinte à l'exactitude et à l'objectivité de l'information dispensée", souligne le Conseil. Dans ces conditions, poursuit le Conseil, "M. Lefebvre n'est pas fondé à soutenir que, par les faits en cause, l'Agence France-Presse aurait méconnu les obligations fondamentales énoncées à l'article 2 de la loi du 10 janvier 1957 portant statut" de l'AFP. Le Conseil supérieur de l'AFP avait entendu le 8 juillet les observations de -notamment- MM. Lefebvre, Louette et Denis Hiault, directeur de l'information de l'Agence. La Cour d'appel de Rennes avait, le 10 avril, donné raison à deux ex-attachées parlementaires de Ségolène Royal, présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes, qui réclamaient depuis 1997 le versement de plusieurs semaines de salaires. Mme Royal s'est pourvue en cassation. Le Conseil supérieur de l'AFP a pour mission de "veiller aux obligations fondamentales" de l'Agence qui sont l'indépendance vis-à-vis de tout "groupement idéologique, politique ou économique", la fourniture "de façon régulière et sans interruption, d'une information exacte, impartiale et digne de confiance" et le maintien d'un "réseau d'établissements lui conférant le caractère d'un organisme d'information à rayonnement mondial". Il compte huit membres: un membre du Conseil d'Etat, un magistrat de la Cour de cassation, deux représentants des directeurs des entreprises éditrices de quotidiens, un journaliste, un représentant de l'audiovisuel public et deux personnalités ayant représenté la France à l'étranger. L'AFP travaille depuis des mois à la mise en place d'un système de médiation, afin notamment d'expliquer ses méthodes et règles éditoriales en s'inspirant de modèles existants dans de grands médias tout en prenant en compte les spécificités de l'Agence, fournisseur des médias plus souvent qu'en contact direct avec le public.

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