France 3
 

Rédaction
13 novembre 2008

"Je ne suis point bon et je suis méchant quand je veux": sur le petit écran, Christian Clavier, en malade imaginaire, donne toute sa vigueur comique à la célèbre réplique de Molière. Après avoir adapté "L'Avare" en 2006 (avec Michel Serrault dans le rôle titre), la chaîne France 3 récidive, ce soir à 20h50, avec un nouveau classique du grand auteur, dont elle a cette fois confié le rôle principal à un comédien plus habitué aux comédies populaires.Loin de s'alanguir sur des canapés, l'acteur déploie des torrents d'énergie qui montrent clairement au téléspectateur qu'il n'est vraiment pas malade. Clavier "correspond tout à fait au personnage d'Argan quand il s'énerve", affirme Christian de Chalonge. Pour lui, Argan "est un sanguin, qui s'énerve très vite dès qu'on ne croit plus à son mal". Partenaire "historique" de Christian Clavier, son ancienne épouse Marie-Anne Chazel, lui donne la réplique avec la même intensité, dans le rôle de la servante Toinette. "Toinette a une importance stratégique énorme. C'est l'oeil critique du spectateur. Elle a une perspicacité énorme, qui n'a d'égale que l'aveuglement de son maître", souligne Christian de Chalonge. Tourné du 21 janvier au 22 février dans le cadre d'époque du château de Pontchartrain, en région parisienne, le film de France 2 épouse fidèlement le texte de Molière. Le producteur Gérard Jourd'hui, qui avait déjà produit "l'Avare", assure qu'il n'est "pas un adepte du +Molière disco+ et inversement". Selon lui, "le principal danger serait de moderniser les oeuvres classiques". Cependant les "divertissements" - chansons, pantomimes, ballets -, prévus par Molière entre chaque acte, ont disparu. Ils sont remplacés par une troupe de masques qui, dans la cour du château, observe l'action qui se déroule à l'intérieur, tout en préparant le carnaval. Ces baladins, issus de la Comedia dell'arte, seront, à la fin de la pièce, les acteurs de la pantomime où Argan est intronisé docteur, dans un latin de cuisine ("Dignus, dignus, dignus est intrare/in nostro docto corpore"). Dans le château, l'action tourne autour du malade, pris dans un tourbillon de vrais et faux médecins, de parents plus ou moins bienveillants, et d'amis.

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