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Rédaction
12 décembre 2008

Les Sociétés de Journalistes (SDJ) de France 2 et Radio France critiquent dans deux textes distincts le projet de loi sur l'audiovisuel public qui, selon elles, compromet l'indépendance de ces deux médias. Dans une tribune publiée jeudi par Le Monde, les neuf membres du bureau de la SDJ de France 2 se déclarent "humiliés" par le projet de nomination directe du président de France Télévisions par le président de la République, qui "met à mal", selon elle, la démocratie en France. De son côté, la SDJ de Radio France, qui regroupe les journalistes de France Inter, France Info, France Culture, FIP, France Bleu, Le Mouv' et la rédaction multimédia, estime dans un communiqué que ce projet de loi "constitue une grave régression", qui remet "en cause l'indépendance de nos chaînes". Adopté le 4 décembre par l'Assemblée nationale l'article du projet de loi qui institue la nomination directe du président de France Télévisions par l'exécutif "nous humilie et met à mal la démocratie dans notre pays", écrit la SDJ de France Télévisions. "La catastrophe programmée se réalise: la télévision publique n'aura plus la capacité de résister au pouvoir du chef de l'Etat, ni les moyens de vivre", assurent les journalistes de France 2. La SDJ dénonce également le mode de financement imaginé par le projet. "Comme il était également prévisible, un montage financier insuffisant et aléatoire va nous faire dépendre du bon vouloir de nos gouvernants et de nos concurrents", écrivent les signataires. Ils estiment que le projet de loi menace en outre "un secteur tout entier, plus important que l'aéronautique", celui de la production audiovisuelle, "avec ses 200.000 emplois". Pour sa part, la SDJ de Radio France souligne que l'Etat "nommera directement les présidents de France Télévisions et de Radio France" si le projet est définitivement adopté. Selon les journalistes de Radio France, les chaînes où ils travaillent composent "une radio publique, pas une radio d'Etat" et ses journalistes "doivent des comptes aux auditeurs" et "pas au pouvoir politique". La SDJ estime que le projet constitue une "grave régression".

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