TNT
 

Rédaction
31 mars 2009 à 02h00
Il y a 4 ans, pour la première fois en France , étaient diffusées les premières émissions regulières de la télévision numérique terrestre...Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin présida à 17h30, la réception au cours de laquelle fût lancée la télévision numérique terrestre (TNT) au siège du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), à Paris. L'évènement a été retransmis en direct par la chaîne parlementaire Public Sénat, l'une des 14 chaînes gratuites qui ont démarré officiellement à 18h00 ce jour-là sur la TNT. Le ministre de la Culture et de la Communication, M. Renaud Donnedieu de Vabres, et le ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian, assisterent également à cette réception, aux côtés du président du CSA, Dominique Baudis. Diffusées par 17 émetteurs, dont l'un au sommet de la Tour Eiffel, les 14 chaînes gratuites de la TNT, dont plusieurs sont entièrement nouvelles, pouvaient être reçues par 35% de la population...

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Quatre ans après son lancement, la télévision numérique terrestre (TNT) a profondément bouleversé le paysage audiovisuel français, bien plus, selon les analystes, que l'arrêt de la publicité sur France Télévisions début 2009... qui a bénéficié surtout aux chaînes de la TNT. Depuis le 31 mars 2005, une part croissante des foyers français ont accès à 14 chaînes gratuites supplémentaires, qui s'ajoutent aux chaînes historiques (TF1, France 2..). "En terme de transformation du paysage audiovisuel, c'est ce qui s'est fait de plus important depuis le lancement de Canal+" en novembre 1984, estime Philippe Bailly, directeur du cabinet d'études NPA Conseil. En quatre ans, la part d'audience des chaînes de la TNT n'a cessé de grimper, au gré du déploiement des émetteurs sur le territoire, pour atteindre 14% fin février 2009, faisant baisser de manière mécanique l'audience des chaînes historiques. NPA Conseil table sur une audience de 25% pour les chaînes TNT à l'horizon 2012, et de 60% pour les chaînes historiques (contre 73% actuellement et 89,8% en 2004), le reste étant occupé par les chaînes payantes du câble et du satellite. Un succès tel que le groupe TF1 cherche à tout prix à augmenter sa présence sur la TNT en montant par exemple dans le capital de TMC, chaîne leader de la télévision numérique. Ces chaînes de la TNT, fortes de leur succès d'audience et de la modicité de leurs tarifs auprès des annonceurs, ont été les grandes gagnantes des premiers mois d'arrêt de la publicité après 20H00 sur les chaînes publiques, soulignent les analystes. "La TNT se porte comme un charme. Ses recettes publicitaires ont progressé de 74%" à 204 millions d'euros sur la période allant du 5 janvier au 15 mars 2009, comparé à l'année précédente, note François Lienart, directeur chez Yacast, qui recense les publicités sur tous les médias. Canal+, qui enregistre de très bonnes audiences depuis la rentrée, et France Télévisions pour ses plages avant 20H00, ont elles aussi enregistré une hausse de leurs recettes. Les chaînes hertziennes privées TF1 et M6 n'ont en revanche pas profité d'"un effet d'aubaine", ajoute M. Lienart. TF1 a subi un recul de 19% de ses recettes sur les dix premières semaines 2009, tandis que M6 a essuyé un repli de 5%, selon les données Yacast. TF1 bénéficie depuis longtemps d'"une prime au leader" auprès des annonceurs: sa part d'audience longtemps très supérieure à celles de ses concurrents la rendait indispensable dans la construction d'une campagne publicitaire, lui permettant d'accaparer plus de la moitié des recettes mais avec une part d'audience autour de 30%. "Véritable cataclysme", l'arrêt de la publicité sur France Télévisions "a provoqué un électrochoc qui a forcé les annonceurs à revoir leurs fondamentaux. Cette redéfinition a été préjudiciable à TF1 car la chaîne souffre d'un écart important entre sa part d'audience (26% actuellement) et sa part de marché des recettes publicitaires", déclare François Lienart. Dans un marché déprimé, "les annonceurs sont très attachés à optimiser leurs investissements", explique Philippe Nouchi, directeur des études audiovisuelles chez ZenithOptimédia (groupe Publicis). En outre, TF1 a profité de l'arrêt de la pub après 20H00 chez France Télévisions pour augmenter dans un premier temps ses tarifs de soirée, "ce qui a été mal accueilli par les annonceurs", indique M. Nouchi. "Il y a eu des bras de fer" avec des gros annonceurs, dont probablement Danone (absent des écrans TF1 en début d'année) et Colgate.
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