Chine
 

L'iPhone partout en Chine, bien avant son lancement officiel

Rédaction
29 octobre 2009

Vrais et de contrebande, ou faux, les iPhones fleurissent déjà sur le marché d'électronique de Shanghai alors que le téléphone intelligent d'Apple ne doit être officiellement lancé en Chine que vendredi. "Les imitations de haute qualité se vendent beaucoup mieux que les vrais de contrebande", dit un vendeur d'une vingtaine d'années. Un constat de mauvais augure pour l'opérateur China Unicom, qui vendra officiellement les iPhones à partir de vendredi sur le plus grand marché de la téléphonie mobile au monde, plus de deux ans après les débuts américains du téléphone à écran tactile. China Unicom avait annoncé en août être parvenu à un accord avec Apple sur l'offre d'iPhones au consommateur chinois, espérant attirer les citadins fans de technologie et de gadgets, et rivaliser ainsi avec ses concurrrents China Mobile et China Telecom. L'opérateur avait indiqué qu'il comptait en vendre 5 millions en trois ans, un objectif qui semble compromis par la large diffusion de modèles faux ou de contrebande déjà depuis plusieurs mois. Selon Shaun Rein, chef de China Market Research Group, basé à Shanghai, deux millions de Chinois utilisent déjà d'authentiques iPhones, parfois achetés à l'étranger. "Quand il est sorti aux Etats-Unis en 2007 (...) beaucoup de gens sont allés là-bas pour en acheter, les débloquer et les vendre ici", dit-il. "Presque tous ceux qui voulaient un iPhone en ont déjà un", ajoute-t-il. Peut-être plus encore sont dotés d'un iPhone contrefait, quasiment impossible à différencier d'un vrai. Selon le vendeur du marché d'électronique de Shanghai, certains de ces appareils de contrefaçon ont en outre l'avantage d'être dotés de la messagerie instantanée QQ, extrêmement populaire en Chine, et pré-installée. Hai Bin, 32 ans, amateur de l'iPhone, et employé d'un site internet d'enchères, ne croit donc pas que le téléphone va connaître des débuts officiels foudroyants. "J'en ai un depuis 2008. L'un de mes amis me l'a rapporté d'un voyage d'affaires à Hong Kong", dit-il. "Je ne pense pas que le lancement par China Unicom sera important. Déjà parce qu'ils le propose à un prix plus élevé que ceux de contrebande", souligne-t-il. Sans abonnement, le moins cher devrait être affiché à 4.999 yuans (492 euros), selon l'institut BDA, soit hors de portée pour le consommateur moyen. Un sondage internet, qui a recueilli 120.739 réponses, a montré qu'à peine plus de 2% des Chinois accepteraient de payer une telle somme. China Unicom, deuxième opérateur mobile du pays, a annoncé qu'il lancerait différentes formules d'abonnement pour l'iPhone entre 126 et 886 yuans par mois (12 et 88 euros). Mais la plupart des Chinois fonctionnent aux cartes prépayées, notamment parce qu'un abonnement requiert des documents officiels comme une garantie d'employeur, parfois difficiles à obtenir dans les grandes villes, explique Shaun Rein. Autre point noir, le téléphone perd, en raison du protectionnisme chinois, un de ses avantages à l'étranger: la connection WiFi. Celle-ci rendrait l'internet gratuit en Chine, au détriment des opérateurs du pays qui facturent ce service. "Avec le WiFi désactivé, il ne va pas y avoir beaucoup d'acheteurs", prévient Hai Bin. La Chine comptait fin septembre 719,8 millions d'utilisateurs de téléphones portables, selon les statistiques officielles. Près de 143 millions étaient servis par China Unicom tandis que le géant China Mobile comptait plus de 508 millions d'utilisateurs, selon les entreprises.

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