Rédaction
25 novembre 2000

Plus de 70 acteurs et réalisateurs, de Victoria Abril à Bertrand Tavernier, inquiets de "la menace que fait peser la fusion Canal+-Vivendi-Seagram sur l'ensemble du secteur cinématographique et audiovisuel", en appellent au conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), en soulignant qu'il s'agit d'"un enjeu politique majeur". Josiane Balasko, Patrick Braoudé, Catherine Breillat, Pierre Jolivet, Cédric Klapisch, Gérard Krawczyk, Claude Lelouch, Tonie Marshall, Jean-Paul Rappeneau figurent parmi les 77 premiers signataires de cette pétition qui déclarent que si un certain nombre de garanties ne sont pas obtenues, "il faut clairement et fermement dire non à la fusion". Dans un communiqué, la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) déclare partager "l'inquiétude des professionnels du cinéma" sur les conditions "encore obscures" de cette fusion et elle en appelle également à la vigilance du CSA. Les signataires de l'appel estiment que la fusion doit garantir "d'une façon pérenne, l'autonomie éditoriale" de Canal+, "son indépendance de recettes et d'investissements, le contrôle de ses abonnés, la continuité de sa politique actuelle, ainsi que ses obligations vis à vis du cinéma". Sinon, il faut "dire non pour empêcher une situation qui mettra en danger de mort le cinéma français et servira d'exemple aux concurrents de Canal+ pour déserter la production nationale et européenne", poursuit l'appel. "Dire non pour ne pas courir le risque que, si Vivendi échoue dans son entreprise hollywoodienne (il y a des précédents en la matière), Canal+ ne soit plus qu'un objet revendable entre les mains d'actionnaires de n'importe quelle nationalité et de n'importe quelle nature". Les réalisateurs estiment qu'il en va de "la survie et de l'indépendance d'une entreprise française et européenne qui, après s'être construite avec le cinéma et grâce à lui, risque d'être noyée dans une aventure mondialiste."

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