Apprendre son licenciement immédiat par mail, c’est ce que l’on peut qualifier de violent.

xAI, la société d'intelligence artificielle fondée par Elon Musk, a licencié vendredi dernier environ 500 membres de son équipe d'annotation de données, soit près d'un tiers de son effectif.
Ces suppressions de postes s'inscrivent dans une réorganisation visant à privilégier les tuteurs spécialisés en IA au détriment des rôles généralistes.
Selon plusieurs messages internes, les employés ont été informés par courriel que leur contrat prendrait fin immédiatement. Ils seront toutefois rémunérés jusqu'au terme prévu par leur contrat ou jusqu'au 30 novembre. Leur accès aux systèmes de l'entreprise a été révoqué dès l'annonce.
« Après une analyse approfondie de nos efforts en matière de données humaines, nous avons décidé d'accélérer le développement et la priorisation de nos tuteurs spécialisés en IA, tout en réduisant notre concentration sur les postes de tuteurs en IA généralistes. Ce changement stratégique prend effet immédiatement », indique le courriel envoyé aux salariés. « Dans le cadre de ce changement d'orientation, nous n'avons plus besoin de la plupart des postes de tuteurs en IA généralistes et votre contrat chez xAI prendra fin. »
L'équipe d'annotation de données, la plus importante chez xAI, joue un rôle central dans le développement de Grok, le chatbot maison. Ces collaborateurs sont chargés d'enseigner à l'IA comment interpréter le monde en contextualisant et en catégorisant les données brutes.
Dans le secteur de l'intelligence artificielle, les mouvements de personnels sont monnaie courante.
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3 commentaires
Apprendre son licenciement immédiat par mail, c’est ce que l’on peut qualifier de violent.

Dans la tech, c’est ultra violent pour un Européen, mais aux US, c’est la norme : tu bosses tant qu’il y a du taf pour toi, et basta.
Le CDI à la française, ça n’existe pas là-bas. L’employeur peut virer qui il veut, quand il veut, du moment que ce n’est pas illégal (genre discrimination). Et en face, le salarié peut aussi se barrer du jour au lendemain sans pondre un roman de démission ni poireauter trois mois en préavis. On lui fait son chèque, et salut la compagnie.
Certains boulots sont même payés à la semaine. Besoin de toi cette semaine ? OK. La semaine d’après ? Peut-être pas. Ton salaire tombe le vendredi et tout le monde est content. Mais en général, quand quelqu'un travail bien, on s'arrange surtout pour le garder parce qu'on a pas envie de perdre un bon élément.
J’ai quelques contacts dans les médias et la tech aux US qui hallucinent quand je leur parle du droit du travail français. L’un m’a même demandé : “Mais vous faites quoi des boulets qui ralentissent tout le monde et que vous pouvez pas virer ?”
Bref, ces 500 licenciements chez xAI ne sont pas une exception. Dans la tech US, se faire débarquer du jour au lendemain, c’est presque banal. Mais comme c’est Musk, les médias sautent dessus pour le clouer au pilori. Quand Microsoft ou Meta ont viré des milliers de personnes, on a entendu beaucoup moins de cris d’orfraie. C’est comme ça...

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