
Une étude récente publiée dans Nature explore la limite ultime de résolution visuelle pour optimiser les affichages AR/VR et mobiles. Contrairement à la croyance commune, cette limite n'est pas uniquement rétinienne, mais influencée par d'autres facteurs optiques.
Les chercheurs ont conçu un dispositif expérimental avec un affichage coulissant permettant un contrôle continu de la résolution, évitant les artefacts d'échantillonnage. Des tests ont mesuré les seuils de détection pour des motifs achromatiques (noir-blanc) et chromatiques (rouge-vert, jaune-violet) en vision fovéale, à des excentricités de 10° et 20°. Les participants identifiaient le point où les motifs apparaissaient nets sans flou perçu.
Pour la vision fovéale achromatique, la limite atteint 94 pixels par degré (ppd). Pour les motifs chromatiques rouge-vert, elle est de 89 ppd, et pour jaune-violet, de 53 ppd. À des excentricités plus élevées, une chute significative est observée, particulièrement pour les patterns chromatiques, soulignant une sensibilité réduite aux couleurs en périphérie. Ces valeurs surpassent les estimations antérieures (typiquement ~60 ppd), indiquant que les affichages actuels pourraient être sous-optimisés. Les auteurs notent une asymétrie : les motifs chromatiques subissent une dégradation plus marquée que les achromatiques.
Ces tests quantitatifs guident le développement d'écrans haute résolution, avec des retombées en imagerie, rendu 3D et codage vidéo. Par exemple, pour les casques VR, dépasser 94 ppd en achromatique n'apporte aucun gain perceptuel central, permettant des optimisations énergétiques et computationnelles. Pour les téléviseurs, la résolution 4K suffit amplement : à des distances typiques (2-3 m pour un écran 55-65 pouces), la densité dépasse 94 ppd (environ 130-170 ppd), rendant des résolutions supérieures comme 8K inutiles sans bénéfice perceptible.
La question des écrans, et surtout des contenus aux résolutions supérieures à 8K se pose ainsi réellement. Si l'oeil humain ne permet plus de faire de différence à partir d'une certaine limite, le bénéfice serait marginal pour le spectateur et purement marketing. L'article, particulièrement intéressant et sérieux, est lisible (en anglais) à cette adresse.












