Rédaction
10 décembre 2003

Les pays participant au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) ne sont pas parvenus à s'entendre pour créer un fonds spécial destiné à financer les efforts de réduction du fossé numérique Nord-Sud, a indiqué un des négociateurs à l'issue des travaux préparatoires. Ils ont adopté une solution d'attente, baptisée "calendrier pour la solidarité numérique", qui prévoit simplement que l'Union européenne, le Canada et le Japon vont étudier d'ici décembre 2004 l'utilité d'un tel fonds, a indiqué Marc Furrer, chef de la délégation suisse aux réunions préparatoires. Les pays africains seront entretemps libres de commencer à mettre en place un financement. Les pays en développement, notamment africains, étaient les plus demandeurs d'un fonds spécial tandis que les Occidentaux étaient très réticents. Cette formule de compromis très souple fait partie du projet de Plan d'action qui doit être entériné au cours des trois jours de réunion par les représentants des 150 pays, dont une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement. "Chaque pays se rend compte que nous avons besoin de nouvelles ressources pour combler le fossé numérique", a expliqué à la presse M. Furrer. "Certains veulent créer le fonds et d'autres doivent au moins l'étudier, ça a été une dure bataille", a-t-il reconnu. Ce compromis a permis aux négociateurs de compléter les deux textes qui seront soumis au Sommet, le Plan d'action et la Déclaration de principes. Cette dernière avait été mise au point au cours du week-end. Selon Yoshio Utsumi, secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT, agence spécialisée de l'Onu qui organise le SMSI), les dossiers en suspens seront soumis à la deuxième phase du SMSI, prévue à Tunis en 2005, Les autres questions litigieuses -- liberté d'expression, rôle des médias, régulation de l'internet, respect de la propriété intellectuelle -- avaient été résolues dans le projet de déclaration finale par des formules vagues ou des solutions d'attente. Le président sénégalais Abdoulaye Wade, à l'origine de l'idée d'un Fonds de solidarité numérique international, a fait valoir mardi au cours d'une conférence de presse que les pays du Nord ont intérêt à contribuer à l'accès à l'internet et la téléphonie des pays du Sud, qui à terme représenteront un "marché immense".

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