Arianespace
 

Rédaction
21 avril 2004

La société européenne Arianespace négocie avec le Japon un accord de "recours" mutuel pour le lancement de satellites publics en cas d'impossibilité ou d'échec de lancement d'une des deux parties, a indiqué à Tokyo son directeur général, Jean-Yves Le Gall. "Nous prévoyons de proposer à nos gouvernements un accord mutuel de recours entre l'Europe et le Japon", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, précisant que ces pourparlers pourraient aboutir cette année, La société semi-privée de lancement de satellites a déjà conclu l'année dernière une alliance de ce type avec le groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et le constructeur aéronautique américain Boeing pour les satellites privés. Cet accord de "recours" permet à un client d'une des trois sociétés de faire rapidement appel à l'une des deux autres pour le lancement de son satellite, en cas de problème technique, d'échec ou d'un autre empêchement. La première application de cette alliance devrait avoir lieu à la fin du mois ou début mai avec le transfert par Arianespace au lanceur américain Sea Launch du satellite DirectTV7S, a précisé le directeur général d'Arianespace. M. Le Gall avait déjà annoncé, lors d'une précédente visite au Japon en juillet, qu'Arianespace et la NASDA (l'agence spatiale japonaise, National Space Development Agency of Japan) discutaient de la manière de mettre en oeuvre une telle alliance dans le domaine des satellites publics. "Un tel accord n'est possible qu'entre le Japon et l'Europe", a affirmé le directeur général d'Arianespace, expliquant que les deux pays avaient "les mêmes spécificités". Le Japon et l'Europe ont un nombre réduit d'engins spatiaux publics, ce qui n'est pas le cas des Etats-Unis dont le département de la Défense nécessite de nombreux lancements, a-t-il précisé. "Je pense que 2004 sera une année clé pour cette négociation", a-t-il déclaré à quelques journalistes après la conférence. Arianespace, qui a déjà signé deux contrats de lancement avec le Japon cette année, prévoit d'en conclure deux ou trois autres en 2004, a précisé M. Le Gall. Les contrats de la société européenne de lancement se partagent généralement à environ 1/3 entre Asie, Europe et Etats-Unis. Sur un total de 17 satellites, Arianespace en a lancé 8 l'année dernière et compte parvenir cette année aussi à la moitié du marché mondial estimé à 15 à 20 engins spatiaux, dont un quart concerneront, selon M. Le Gall, la télévision à haute définition. Cette proportion devrait monter à la moitié d'ici quatre ans, a pour sa part estimé le responsable commercial d'Arianespace, Philippe Berterottière. "Nous pensons qu'il y a un fort potentiel dans ce domaine", a estimé M. Le Gall, ajoutant que les efforts de développement d'écrans plats par le Japon contribuaient à cette tendance. Sur un total de 29 contrats de lancements signés par le Japon, Arianespace en a jusqu'à présent remporté 21.

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