Medias / Presse
 

Rédaction
5 novembre 2005

Le ministère des Finances a autorisé le rachat par Ouest-France du pôle ouest de la Socpresse, une opération accueillie avec prudence par les syndicats journalistes des quatre titres concernés. Le ministre des Finances Thierry Breton a rendu le 28 octobre une décision d'"autorisation sous réserve d'engagement" du rachat par Ouest-France des titres Presse-Océan, Le Courrier de l'Ouest et le Maine Libre, a indiqué vendredi le site internet du ministère, sans plus de détail. La formule signifie que l'opération est acceptée sous réserve de la mise en oeuvre par les parties des engagements qu'elles ont souscrits pour que le rachat ne déroge pas aux règles de la concurrence, a précisé à l'AFP une source au ministère des Finances. Ces engagements consisteraient notamment, pour Ouest-France, à organiser sa future régie publicitaire commune en entités spécifiques à chaque type de médias, séparant PQR, télévision et presse gratuite, selon une source proche du dossier. Ouest-France devra également revoir à la baisse sa participation au capital de la télévision hertzienne locale Nantes-7, actuellement contrôlée à 49% par Presse-Océan. Mais le quotidien rennais ne sera pas contraint de descendre en dessous de la minorité de blocage de 34%, toujours selon la même source. Le ministère des Finances publiera "dans les jours prochains" le détail des engagements des parties, exception faite des éléments relevant du secret des affaires, a-t-on précisé à Bercy. Le projet de rachat a été conclu le 20 avril. Outre les trois titres, il concerne également leur régie publicitaire commune, Interrégies. L'acquisition de ces trois titres, qui totalisent 200.000 exemplaires par jour, placera Ouest-France, premier quotidien français avec près de 800.000 exemplaires, en position de quasi monopole dans l'Ouest de la France, tant sur le plan rédactionnel que publicitaire. Les sections du Syndicat national des journalistes d'Ouest-France, du Courrier de l'Ouest et du Maine Libre, où le SNJ est majoritaire, ont indiqué vendredi dans un communiqué commun qu'elles seraient "vigilantes", notamment sur le maintien de l'indépendance rédactionnelle des trois titres et la sauvegarde des emplois. La direction du quotidien Le Télégramme, grand rival d'Ouest-France et actionnaire minoritaire de Nantes-7, a regretté de son coté "une opération de concentration au profit d'un seul titre" qui "amoindrit le pluralisme de l'information" dans la région nantaise. Interrogé peu avant le feu vert de Bercy, le Pdg d'Ouest-France François Régis Hutin, a indiqué à l'AFP que sa "priorité des priorités" serait de rétablir la situation financière du pôle Ouest de la Socpresse. Il a estimé "inévitables" des restructurations, mais a assuré que l'indépendance des trois titres serait maintenue. "Nous ne sommes pas intéressés par des journaux qui seraient des clones d'Ouest-France. (...) Chaque journal devra faire la meilleure information possible, en choisissant ses sujets, ses orientations, dans la seule limite du cadre éthique et déontologique d'Ouest-France et de la profession", a indiqué M. Hutin. La Socpresse, au moment de son rachat par Serge Dassault, comptait 70 titres. Depuis, le "pôle nord" de l'ex-empire Hersant, a été racheté par le groupe belge Rossel, le "pôle est", dont Le Progrès, est à vendre. Ouest-France vient d'être autorisé à reprendre le pôle Ouest. Mais il reste de beaux fleurons dont Serge Dassault ne semble pas désireux de se séparer, notamment Le Figaro, le groupe Express-Expansion et le Football Club de Nantes-Atlantique, club historique de Ligue 1.

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