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Rédaction
28 décembre 2006

Dans le monde ils sont 20 millions à s'inventer des vies numériques, à passer une moyenne de 30 heures par semaine devant un ordinateur pour des jeux qui peuvent mener certains à la mort et d'autres à la fortune. Dans un documentaire passionnant "La vraie vie des mondes virtuels" produit par Capa, diffusé ce soir à 22h55 sur Canal+, le journaliste Frédéric Brunnquell raconte "cette folie numérique" sur laquelle il a enquêté pendant sept mois. Pour pénétrer dans ce monde parallèle, il a créé son avatar, un personnage virtuel qui va rencontrer d'autres avatars eux-mêmes créés par d'autres joueurs. Tous ces personnages peuvent discuter, acheter des biens virtuels, un logement, des meubles, des vêtements etc. "Je ne suis pas un joueur, dit Frédéric Brunnquell à l'AFP, mais j'ai décidé d'enquêter quand j'ai su que les objets virtuels prenaient de la valeur". Cette économie des biens virtuels dépasse aujourd'hui le milliard de dollars car les monnaies utilisées dans les jeux sont convertibles en dollars Exemple, Second Life, un jeu de rôle peuplé d'un million d'avatars dans lequel se sont créées des mini-industries. Une joueuse chinoise est ainsi devenue le premier promoteur immobilier des mondes virtuels en achetant des espaces vierges de Second Life qu'elle revend et aménage. Un Américain Jon Jacobs, dont l'avatar est baptisé Neverdie, est aujourd'hui millionnaire grâce à son astéroïde virtuelle où tout est à vendre. Il existe même des trafiquants de monnaies virtuelles. "Le premier pays trafiquant est la Chine, pour deux raisons, la main d'oeuvre n'y est pas chère et l'équipement en matériel internet est bon", explique Frédéric Brunnquell. Dans ce pays, des sociétés emploient des joueurs professionnels chargés de gagner des millions de pièces d'or dans les jeux, pièces revendues ensuite à des joueurs occidentaux. Ces ouvriers des mondes virtuels travaillent et dorment dans l'entreprise. Ces univers parallèles où les vies sont fantasmées conduisent aussi à la dérive. "Le plus impressionnant est la déconnexion entre le cerveau et le corps. Si on pousse la logique jusqu'au bout, le corps est oublié. Plusieurs personnes sont mortes après avoir vécu plusieurs jours en bougeant juste le poignet", raconte le journaliste. Résultat, le sang s'épaissit, provoquant un arrêt cardiaque. Les cas les plus extrêmes se trouvent en Corée du Sud où les tournois des mondes virtuels sont retransmis à la télévision. D'ici à 2010, le pays prévoit d'employer 90.000 personnes dans ce secteur économique.

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