Télévision
 

Rédaction
28 décembre 2006

Le Japon, qui prévoit de lancer au cours de l'année budgétaire 2009-2010 une nouvelle chaîne d'informations internationale, envisage d'en confier la gestion à l'audiovisuel public et de la financer en partie par la publicité et la redevance, rapporte le quotidien Nikkei. Le ministère des Affaires intérieures et des Télécommunications, qui envisageait initialement une participation des chaînes privées à ce projet, se heurte au peu d'enthousiasme de ces dernières, affirme le quotidien économique. Il a donc modifié son projet et prévoit désormais de confier au groupe de télévision et de radio public NHK la gestion intégrale de cette "CNN à la japonaise", ajoute le journal. Si le projet est approuvé par le parlement l'année prochaine, l'absence de fonds issus des diffuseurs privés sera compensée par une ponction sur la redevance audiovisuelle et par la publicité, précise le Nikkei. Ce projet de chaîne, qui aura vocation à diffuser à l'étranger des informations et autres programmes sous l'angle japonais, est parti de la volonté du précédent Premier ministre Junichiro Koizumi de renforcer l'audiovisuel extérieur du Japon. M. Koizumi, qui a laissé la place en septembre à son dauphin Shinzo Abe, avait jugé "extrêmement urgent de renforcer la diffusion d'informations du Japon vers l'étranger", comme le font la Grande-Bretagne avec la BCC (publique), les Etats-Unis avec CNN (privée) ou désormais la France avec France 24 (semi-publique). La NHK diffuse déjà par satellite une chaîne d'informations et de divertissements internationale, NHK World TV, en japonais et anglais, mais celle-ci n'est qu'une version traduite de programmes initialement conçus pour les téléspectateurs de l'Archipel. NHK World TV peut être reçue par 72 millions de foyers dans le monde, contre 270 millions pour la BBC, 260 millions pour CNN et 75 millions pour France 24. La nouvelle version devrait réellement cibler une audience étrangère. Toutefois les Japonais, déjà peu enclins à payer la redevance, risquent de se montrer réticents à l'idée de devoir financer une chaîne destinée à l'étranger, souligne le Nikkei.

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