M6
 

Rédaction
8 mai 2008

Après avoir raconté Hitler, l'Algérie française et Staline, la chaîne M6 s'est attelée à une tâche herculéenne: résumer 80 ans de l'histoire compliquée d'Israël et du peuple palestinien en deux documentaires et trois heures de programme. Au total 80 ans d'histoire en 3 heures sur M6 ce soir 8 mai et le 11 mai, en deuxième partie de soirée. "Quand nous avons présenté +Staline, le tyran rouge+ en 2007, un journal avait dit: +C'est Staline pour les nuls", remarque Serge de Sampigny, rédacteur en chef de M6, qui a réalisé les films sur l'Algérie française et Staline et l'un des deux documents sur Israël. "Pour moi, ce qualificatif était une récompense", ajoute-t-il. Comme Mathieu Schwartz, réalisateur du second documentaire, il a abordé le sujet avec le maximum de candeur, utilisant une méthode rodée dans les précédents films: un montage soigné d'archives colorisées, de films d'amateurs et de témoignages de gens ordinaires plongés dans la tourmente, le tout assorti d'un commentaire haletant. Premier des deux documentaires, "De Auschwitz à Jérusalem" débute dans les années 20, avec les premiers progroms anti-juifs en Europe de l'est, se poursuit par la montée du nazisme, avec les premiers réfugiés juifs en Israël, alors sous protectorat britannique, et s'achève à Tel Aviv, le 14 mai 1948, à 16H00, par la proclamation de l'Etat hébreu. Les scènes souvent insoutenables de massacres de juifs, certains filmés par les bourreaux eux-mêmes, contrastent avec les images de bonheur, au détour de vieilles pellicules en 8 mm fournies par les familles qui ont réussi à temps à gagner Israël. Dans le second documentaire, "Israël-Palestine, 60 ans de violence", le temps s'accélère: la guerre des Six jours, les premiers détournements d'avion, Septembre noir, les jeux Olympiques de Munich, la guerre du Kippour, la visite d'Anouar El Sadate à Jérusalem, la guerre du Liban, l'Intifada, l'accord de paix de Washington en 1993, l'assassinat d'Itzhak Rabin, la mort d'Arafat, l'édification du mur entre les deux communautés. Là encore, quelques témoins privilégiés jalonnent le récit de leurs souvenirs, comme Leïla Khaled, aujourd'hui âgée de 64 ans, qui détourna des avions par deux fois pour défendre la cause palestinienne. "On ne voulait absolument pas faire un film à thèse, un film partisan", souligne Mathieu Schwartz. "Le parti pris de raconter cette histoire à travers des destins individuels donne un regard subjectif, sans qu'il soit faux ou malhonnête", ajoute-t-il. "On peut essayer d'être objectif en donnant chaque fois le point de vue contradictoire de l'autre camp", renchérit Serge de Sampigny.

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