Justice
 

Rédaction
13 mai 2009

Tous les auteurs d'une suspension à l'aide de crochets plantés dans la peau du dos d'un jeune homme, ainsi que la journaliste qui avait filmé les faits, ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Toulouse. Six mois de prison avec sursis avaient été requis contre la journaliste Isabelle Cottenceau, poursuivie pour "complicité de violence volontaire avec arme, en l'occurrence des crochets, et en réunion" pour avoir, selon le parquet qui s'était auto-saisi de l'affaire, tenu "un rôle d'incitation". Lors de l'audience le 24 mars, le vice-procureur Brigitte Lanfranchi avait demandé la condamnation de la journaliste "pour avoir provoqué cette infraction par besoin professionnel" ainsi qu'une amende de 3.000 à 4.000 euros. "Je voulais témoigner pour dénoncer ces pratiques, mais en aucun cas les cautionner", s'était défendue Isabelle Cottenceau, auteur du reportage diffusé le 8 octobre 2006 sur M6 pour l'émission Zone interdite. Son avocat Me Richard Malka s'est félicité mardi d'une "décision courageuse frappée au coin du bon sens", même s'il a noté que "la poursuite du parquet de Toulouse reste une première". "Il faudrait qu'il y ait une réflexion générale sur ce qu'est le métier de journaliste", a encore estimé Me Malka, soulignant que "s'il existe dans la profession un code de déontologie, il faut que l'on dise clairement quels sont non seulement les devoirs, mais aussi les droits des journalistes". La relaxe a également été prononcée à l'encontre de l'homme accusé d'avoir organisé l'événement, contre lequel avait été requis un an avec sursis et 2.000 euros d'amende, et pour les trois personnes qui l'ont aidé dans l'organisation. L'avocat du principal accusé, propriétaire d'un magasin de piercing à Toulouse, Me Simon Cohen, avait estimé que "le chef de violence n'est pas caractérisé dans le dossier et ne peut pas être retenu" car, selon lui, "la violence agit contre la volonté de quelqu'un et avec de la force ou de l'intimidation". Or l'adolescent, qui avait décidé de "s'offrir une suspension" à trois semaines de son dix-huitième anniversaire, avait produit un accord par écrit de sa mère. "Le jugement est fondamental parce qu'il consacre le principe selon lequel ce qui n'est pas expressément interdit par la loi est permis, il privilégie la liberté (...) en l'espèce la liberté de disposer de soi-même", a ajouté Me Cohen à l'annonce de la décision du tribunal.

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