Al Jazeera
 

Rédaction
16 juin 2009 à 01h00

Les services secrets afghans ont arrêté deux journalistes afghans travaillant pour la chaîne de télévision qatarie Al Jazira, sans donner d'explications, a annoncé la chaîne lundi. Un journaliste du service anglais de la chaîne, Qais Azimi, a été convoqué dimanche dans les locaux de la Direction nationale de la sécurité (DNS) mais n'a pas été autorisé à en repartir, a rapporté lundi Al Jazira. Toujours dimanche, un journaliste du service arabe, Hamidullah Mohammad Shah, a été arrêté par les services secrets dans les locaux d'Al Jazira à Kaboul. "Al Jazira est très inquiète concernant l'état de deux de ses journalistes à Kaboul, arrêtés par les services de renseignements afghans", a fait savoir la chaîne dans un communiqué. "Les deux journalistes ont été arrêtés dimanche, et nous n'avons pas pu entrer en contact avec eux depuis leur arrestation", poursuit le communiqué qui exige la libération des deux hommes par les autorités afghanes. La DNS n'a pu être jointe par l'AFP. "La DNS a fait venir Qais en disant qu'il s'agissait de répondre à quelques questions, et par la suite ils ont envoyé des hommes dans nos bureaux pour arrêter aussi Mohammad Shah", avait déclaré plus tôt à l'AFP le journaliste de la chaîne Waliullah Shaheen. Selon M. Shaheen, l'arrestation du producteur du service arabe pourrait être liée à sa brève détention par des talibans le mois dernier dans la province de Kunar (est). Les insurgés lui avaient alors volé son argent, son téléphone portable et une carte de presse lui donnant accès aux conférences de presse tenues au palais présidentiel afghan, dont l'accès est sévèrement contrôlé. D'après M. Shaheen, les services secrets "ont dit qu'ils allaient poser quelques questions à Mohammad Shah à propos de la perte de sa carte de presse". Al Jazira avait signalé le vol de la carte aux services du président Hamid Karzaï, qui ont depuis rappelé toutes les accréditations au palais présidentiel. Le producteur du service anglais s'était lui rendu dans le courant du mois dans la province de Kunduz (nord), où il a rencontré des talibans et tourné des images diffusées par la chaîne vendredi dernier. "Nous pensons que Qais a été emmené à cause de son voyage à Kunduz et des images diffusées", a estimé M. Shaheen. "Nos collègues n'ont rien fait de mal et nous voulons qu'ils soient immédiatement libérés", a-t-il ajouté. Les journalistes afghans font l'objet de pressions de toutes parts: les insurgés ont déjà assassiné plusieurs reporters et les autorités en arrêtent régulièrement. Dernier exemple en date, un journaliste de radio a passé récemment deux nuits dans les mains de l'armée américaine dans la province de Khost (est), après avoir été arrêté durant un raid contre un réseau d'insurgés présumé. L'armée a indiqué par la suite l'avoir arrêté par erreur.

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