Vivendi
 

Rédaction
15 mai 2002

En faisant rentrer de l'argent frais dans ses caisses et en réservant sa décision d'acheter la plate-forme satellitaire italienne Stream, le groupe de médias français Vivendi Universal (VU) a adressé de nouveaux signaux aux marchés financiers, dont il cherche toujours à regagner la confiance. Lors de l'assemblée générale des actionnaires de VU du 24 avril dernier, Jean-Marie Messier, Pdg du groupe, avait pris "cinq engagements simples" pour les deux années à venir: ne pas faire d'acquisition majeure, réduire sa dette, augmenter ses liquidités, poursuivre les synergies et s'attaquer aux foyers de pertes que constituent le groupe Canal+ et les activités internet. Les deux annonces de mardi entendent répondre à ces engagements. La première concerne la vente de la participation du groupe dans le bouquet satellitaire britannique BSkyB, contrôlé par News Corp. (la société du magnat australien Rupert Murdoch) et héritée de la fusion entre Vivendi et Pathé. Entamée en décembre dernier, la vente des 23% de VU dans BSkyB --imposée par la Commission européenne en 2000 pour autoriser la fusion entre Vivendi, Canal+ et Seagram-- est entrée mardi dans sa deuxième phase, avec la mise sur le marché des 13,4% (environ 250 millions d'actions) que VU détenait encore. Selon des sources de marché, l'opération pourrait rapporter au groupe français plus de 2,7 milliards d'euros. VU n'a pas précisé ce qu'il comptait faire de cette somme, mais la consacrer à la réduction de la dette serait bien vu par les marchés financiers et les agences de notation Standard and Poor's et Moody's, qui avaient abaissé la semaine dernière les notes du groupe. Deuxième signal: la grande prudence de VU et de sa filiale Canal+, après que l'autorité anti-trust italienne a autorisé "sous conditions" le bouquet satellitaire Telepiu (détenu par Canal+) à acheter le bouquet concurrent Stream (contrôlé par News Corp.) En déclarant mardi matin qu'ils souhaitaient, "avant de se prononcer, examiner de près les conditions nouvelles" imposées par l'autorité de la concurrence italienne "afin d'évaluer les perspectives de viabilité économique de l'entité fusionnée", VU et le groupe Canal+ semblent préparer poliment le terrain à l'abandon pur et simple du projet. M. Messier avait ouvertement déclaré, ces dernières semaines, que son groupe n'irait pas au delà des concessions déjà faites à l'anti-trust italien. Ce dernier ayant assorti lundi son feu vert de nouvelles conditions, notamment sur les droits sportifs, le Pdg de VU ne devrait pas y réfléchir à deux fois pour renoncer à reprendre une plate-forme aux pertes financières abyssales. D'autant que sans chevalier blanc, Stream a bien peu de chance de survivre. En se passant d'un foyer de pertes supplémentaires --Telepiu, fortement déficitaire, est déjà l'un des points noirs financiers du groupe Canal+--, VU espère encore rassurer les marchés sur sa stratégie. Il en a bien besoin, même si le titre a gagné mardi 5,23% à 31,41 euros, dans un marché en hausse de 1,64%. Toujours assailli par les rumeurs et la méfiance des analystes, le groupe a démenti "catégoriquement" mardi des informations du Monde selon lesquelles il aurait frôlé le dépôt de bilan à la fin 2001. Il s'est par ailleurs refusé à préciser si une nouvelle assemblée générale d'actionnaires serait convoquée après les "dysfonctionnements" constatés lors de la première, Le Monde et BFM affirmant que M. Messier y aurait renoncé

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