Radio numérique
 

La Radio Numérique Terrestre (RNT) pour la France et maintenant !

Rédaction
5 octobre 2010 à 14h29  
3
Des radios, un organisme professionnel, un industriel et un diffuseur lancent un appel à tous les opérateurs et acteurs de la radio en France afin que les intérêts particuliers ne mettent pas en péril l'avenir de la radio numérique terrestre. Nous en publions le texte in extenso.

"La technologie évolue perpétuellement et est inhérente à la notion de progrès qui est l'une des dynamiques fondamentales de l'évolution de la société ; à l'instar du téléphone portable, de la télévision, de la presse, la radio va devenir numérique ; c'est ce que l'on appelle la « Radio Numérique Terrestre » ou « RNT ». Cela consiste à recevoir dans un simple poste de radio numérique - et non via un ordinateur ou un téléphone portable - un signal codé numériquement et non plus analogiquement ; la même radio ... en mieux.

Il y a déjà plusieurs années toutes les radios (radios du Service Public, associatives et commerciales privées locales, régionales, thématiques ou nationales) se sont réunies et se sont accordées sur une norme technique unique et des modalités d'attribution des fréquences à soumettre aux autorités.

Puis, en 2008, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, autorité administrative indépendante, chargée de réguler le paysage radiophonique français, a lancé un appel à candidature multirégional pour le déploiement de la Radio Numérique Terrestre en France ; la première phase concernant une diffusion sur les 19 plus grosses agglomérations françaises.

Alors que tous les candidats souhaitaient diffuser leur programme via la Radio Numérique Terrestre, 4 groupes de radios nationales privées ont décidé brutalement de reculer et de mettre un coup d'arrêt à l'arrivée de la Radio Numérique Terrestre ; cette décision a eu pour conséquence le blocage total de la Radio Numérique Terrestre en France.

Aujourd'hui, nous, les signataires de cette lettre (radios commerciales régionales et thématiques multivilles privées, diffuseur, fabricant et organisme professionnel) avons décidé non seulement de nous adresser aux Pouvoirs Publics pour demander solennellement le lancement de la Radio Numérique Terrestre mais aussi à tous les auditeurs qui écoutent la radio en France afin de les informer de ce qu'est la Radio Numérique Terrestre, de les prévenir de ce que pourrait être le paysage radiophonique avec ou sans cette révolution numérique de la radio.

Chacun a le droit de connaître les enjeux qui se cachent derrière la Radio Numérique Terrestre.

Il nous semblait par conséquent de notre responsabilité d'agir, car le temps presse et les retards successifs ne font que desservir l'intérêt général dont le premier est de pouvoir continuer à offrir gratuitement ce formidable outil d'information et de divertissement qu'est la radio.

1. La Radio Numérique Terrestre : la Radio gratuite et anonyme

Si la radio de demain ne passe pas par la Radio Numérique Terrestre, elle passera alors par Internet et par le téléphone mobile qui nécessite un abonnement payant. Cela aura logiquement pour conséquence que la radio du futur sera payante et que l'auditeur perdra son anonymat (puisque la traçabilité est avérée que l'on téléphone ou que l'on navigue sur Internet). Savoir quelle radio vous avez écouté ce matin dans votre salle de bain, c'est ouvrir une porte très dangereuse : celle de permettre une intrusion dans la vie privée de chaque auditeur.

Or, la Radio Numérique Terrestre, comme la FM ou les Grandes Ondes, est non seulement gratuite mais sauvegarde totalement l'anonymat de ses auditeurs. La radio doit rester ce qu'elle a toujours été et représenter un symbole de liberté et d'accessibilité à toutes et à tous.

2. La Radio Numérique Terrestre : la Radio pour tous

En France, aujourd'hui, on considère que 98% des foyers français sont équipés de récepteur radio ; et en moyenne, chaque foyer possède 6 récepteurs radio. La radio fait partie du quotidien des français puisque 80% des français écoutent tous les jours la radio. Sa simplicité d'accès est transgénérationnelle et sa gratuité permet un accès à toutes les tranches de la population.

A-t-on le droit d'imposer aux français dans un proche avenir de remplacer ce média simple et gratuit par un média complexe et payant ?

Dans un tel cas, il est évident qu'une part non négligeable de la population française pour de multiples raisons se retrouverait privée de la radio ou plus simplement se détournerait de la radio.

En revanche, s'agissant de la Radio Numérique Terrestre, l'équipement des français se fera de façon progressive et naturelle, suivant le rythme du renouvellement naturel du parc de récepteurs de radio, la Loi imposant dans les 3 prochaines années à tout récepteur radio vendu de pouvoir recevoir les programmes en Radio Numérique Terrestre.

3. La Radio Numérique Terrestre : une offre radio plus juste que la diffusion via Internet ou les téléphones portables
La Radio Numérique Terrestre donnera la chance aux auditeurs de recevoir enfin des radios existant dans d'autres régions mais qu'ils ne recevaient pas jusque là en FM dans leur ville ainsi que de nouveaux programmes.

La Radio Numérique Terrestre, c'est la TNT x 10 puisqu'elle proposera pour chaque ville en moyenne entre 30 et 50 programmes.

En outre, la Radio Numérique Terrestre, comme la FM, verra l'implantation de ses programmes régulée par une autorité administrative indépendante compétente en la matière, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). Le risque premier de faire migrer la radio dans sa globalité sur Internet est de faire des opérateurs de télécommunications les nouveaux arbitres du paysage radio en France dont la motivation première ne serait pas seulement la sauvegarde de la pluralité du paysage radiophonique français mais aussi la rentabilité et les perspectives de gains financiers que pourraient représenter le quasi-monopole de diffusion de la radio par ce biais.

4. La Radio Numérique Terrestre: une nouvelle façon de consommer la radio

La Radio Numérique Terrestre offre au public le moyen de consommer autrement la radio : avec les données associées, l'auditeur pourra écouter la radio tout en ayant accès sur l'écran de son récepteur Radio Numérique Terrestre à des informations visuelles (textes, images) en relation avec le contenu diffusé simultanément. L'interaction de l'auditeur avec la radio s'en trouvera de fait renforcée.

De plus, la Radio Numérique Terrestre permettra d'améliorer de façon significative la qualité du son qui deviendra numérique, c'est à dire d'une qualité comparable à celle d'un CD.

5. La Radio Numérique Terrestre : une nouvelle source de richesse

La Radio Numérique Terrestre, comme toute innovation technologique majeure (à l'instar du passage de la radio en FM dans les années 80) s'accompagne toujours de création de richesses.

En l'occurrence, le passage à la Radio Numérique Terrestre permettra à des radios existantes de diffuser dans de nouveaux bassins de population : l'audience augmentant, cela permettra d'accroitre leurs revenus publicitaires. Cela impulsera la création de nouveaux emplois (il en sera bien entendu de même pour d'éventuels nouveaux opérateurs de radio).

Même les radios associatives, qui ont pourtant des moyens très restreints, sont prêtes pour la plupart à s'engager dans la grande aventure de la RNT.

Enfin, il est essentiel de répondre à cette affirmation simpliste et fausse des « antis-Radio Numérique Terrestre » qui affirment que la radio numérique existe déjà avec les webradios.

La diffusion des programmes radio sur Internet existe depuis 12 ans et nous avons le recul nécessaire pour affirmer que le modèle économique n'est pas viable.

Les revenus issus de la diffusion d'un programme radio sur Internet représentent en moyenne à peine 3% des revenus issus de la diffusion du même programme en FM.

La Radio Numérique Terrestre étant une amélioration technologique de la FM, elle engendrera mécaniquement, contrairement à la diffusion par Internet, une augmentation substantielle des revenus des éditeurs de programmes radio et en conséquence de la qualité des programmes.

6. La Radio Numérique Terrestre : déjà inscrite dans la loi

Aujourd'hui, la Radio Numérique Terrestre n'est pas un projet, elle est déjà inscrite dans la loi française. Pourtant, elle a été remise en cause par quatre groupes de radios nationales privées. Cela a donc pour conséquence de retarder son lancement et de facto de faire prendre à la France beaucoup de retard. Les constructeurs sont forcément dans une positon délicate puisqu'en parallèle, la loi les oblige à équiper tous les récepteurs de radio vendus en France de puces permettant de recevoir la Radio Numérique Terrestre . Cette situation est intenable et une décision doit être prise car cet immobilisme est nuisible tant pour les opérateurs, les constructeurs que pour les millions d'auditeurs en France et ne respecte pas de facto les dispositions de la loi.

7. Les conditions d'une relance rapide de la Radio Numérique Terrestre

Si certains opérateurs radio ont des questions légitimes (techniques, économiques) qui nécessitent effectivement des réponses précises qu'elles sont en droit d'attendre ; d'autres semblent plutôt s'y opposer pour des raisons purement stratégiques ce qui a pour conséquence de repousser sans cesse le lancement de la Radio Numérique Terrestre en France.

Pour que la Radio Numérique Terrestre soit un succès, nous avons conscience qu'un certain nombre de conditions doivent être remplies :

- obtenir une implication des Pouvoirs Publics qui doivent donner un signal fort ;

- lever certaines interrogation techniques ou financières aux opérateurs afin d'obtenir le consensus le plus large possible ;

- relancer la procédure d'appels à candidatures dans les 19 villes choisies par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel en 2008 ; dans le cas où un nouveau report serait décidé, nous demandons à ce que cet appel reste ouvert à ceux qui le désirent, c'est ce que l'on appelle le RNTest.

Le RNTest permettra de satisfaire les radios qui souhaitent encore du temps pour se lancer dans cette aventure sans hypothéquer l'avenir de la Radio Numérique Terrestre et priver plus longtemps encore les auditeurs du droit qui leur revient de profiter de cette avancée technologique majeure.

Cependant, nous insistons sur le fait que le RNTest n'est pas la solution que nous privilégions ; elle ne doit être qu'une solution alternative et de transition dans le cas d'un nouveau report du lancement officiel de la Radio Numérique Terrestre. Cela ne doit pas remettre en cause la forme de l'appel à candidature en Radio Numérique Terrestre qui doit être le même pour tous sur la base d'une norme technique unique à tous les opérateurs.

Pour conclure, Nous, signataires de cette lettre, demandons à tous les opérateurs et acteurs de la radio en France de mettre de côté leurs intérêts particuliers afin de ne pas mettre en péril l'avenir de la radio du futur.

Radios : AFRICA N1, CONTACT, CROONER, JAZZ RADIO, LA RADIO DE LA MER, MFM, OUI FM, RADIO FG
Organisme Professionnel : DR France
Fabricant de radio (récepteurs) : PURE
Diffuseur : VDL

3 commentaires

m
merinos - Il y a 14 ans
en Suisse et en France limitrophe, pour les auditeurs d'Option Musique en ondes moyennes, la radio numérique deviendra une obligation afin de continuer à recevoir la chaîne en mode portable:
http://www.regardtv.net/le-petit-bistrot-f12/option-musique-ondes-moyennes-c-est-bientot-fini-t3380.htm

D
Docteur Justice - Il y a 14 ans
Étonnement, la messe est déjà dite... http://www.cnis-mag.com/la-fcc-fait-la-nique-a-la-radio-numerique-francaise.html Aussi radical que les réseaux CPL tue la DRM
t
tartiflette - Il y a 14 ans
Messieurs les décideurs,arretez avec votre lobby T-DMB,qui est voué au fiasco!Pour la RNT,adoptez le DAB+,les récepteurs existent à bon cout,pour le consommateur!Alors que le T-DMB,il n'y a que des prototypes,ou des appareils couteux!
!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.