Télévision
 

L'industrie des séries TV plus forte que jamais en 2018

Stéphane LIGIER
25 octobre 2018 à 23h55

L'engouement pour les créations originales n’en finit pas. Les séries TV cartonnent auprès des chaînes et des plateformes de streaming mondiales. En France, un budget annuel de 420 millions d'euros est déployé par France Télévisions pour tenir tête aux deux géants du numérique : Netflix et Amazon. Mais les géants de la vidéo à la demande par abonnement (SVOD) voient encore plus loin. Décryptage.

Belle embellie pour l’industrie de production en France. Les exportations des programmes français ont augmenté de 18% en 2017 grâce à une programmation factuelle comprenant des documentaires sur la nature et des séries policières. Selon un rapport établi par Eurodata TV Worldwide en 2017, la France est le troisième plus grand pays exportateur de télévision et le premier fournisseur mondial de séries télévisées non anglophones. Une étude fondée sur des séries ou des adaptations lancées dans 48 territoires et 550 chaînes. Après des années d'efforts, les productions françaises attirent de plus en plus d’adeptes. Mais est-ce pour autant suffisant ?

La diversification, une stratégie de croissance pour les opérateurs

Les Américains gardent toujours une longueur d’avance sur les Français, et ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Plus de 480 séries sont sorties en 2017 aux Etats-Unis, dont 117 provenant de plates-formes de streaming. Et pour accompagner cette croissance, les géants comme Netflix comptent également exploiter d’autres créneaux. L’industrie des produits dérivés à titre d’exemple est en pleine explosion. Portée par l’énorme succès des productions mondiales, elle se chiffre aujourd’hui à des milliards de dollars. Des t-shirts à personnaliser Game of Thrones, des mugs Doctor Who, un jeu de société Narcos... le public est toujours en demande de nouveautés.

Pour renforcer la popularité de ses productions et diversifier leurs revenus, Netflix et Amazon semblent faire le pari du merchandising et Ils comptent ainsi proposer prochainement ces produits dérivés sur leurs plateformes respectives.

Netflix et Amazon sonnent le glas de la guerre économique

Avec ses 130 millions d’abonnés à travers le monde, dont 119 millions d’abonnés payants, le service américain de vidéo en ligne affiche clairement sa volonté de devenir le numéro 1 mondial de la création de contenu créatif. Lors du premier trimestre 2018, Netflix a engrangé 7,41 millions d’abonnés supplémentaires. Un record pour un premier trimestre. Les analystes en attendaient 6,3 millions.

Le géant américain, qui vient ainsi de dépasser le cap des 100 millions d'abonnés, devrait investir 7 à 8 milliards de dollars en contenu original en 2018. À titre de comparaison, Amazon a budgété 4,5 milliards de dollars en 2017. De son côté, la chaîne payante HBO, connue notamment pour « Game of thrones » investit 2,5 milliards par an dans ses contenus.

Netflix bouleverse les cartes de Canal+ en France

Le géant de la vidéo à la demande par abonnement va lancer prochainement sept nouveaux contenus originaux en français : trois projets de séries, l’acquisition de trois films et un documentaire. Avec sept projets déjà en cours d’élaboration, Netflix s’apprête donc à doubler le nombre de productions en France sur sa plateforme.

Face à cette montée en puissance, les chaînes comme Canal+ ont fait le deuil de leur service de VOD, victime du succès éclatant de Netflix en France. Incapable de se démarquer de la concurrence avec CanalPlay, la chaîne privée a annoncé la fermeture du service de streaming en juin 2018, mais compte lancer prochainement un nouveau service de VOD pour remplacer CanalPlay en 2019.

Les anglais contre-attaquent

Du côté des Anglais, l’industrie se porte à merveille. Le British Film Institute (BFI) a déclaré que l'industrie britannique du film et de la télévision avait généré un record de 7,9 milliards de livres sterling en 2016, grâce aux allègements fiscaux accordés par le gouvernement.

Un rapport commandé par la BFI a révélé récemment qu'un allègement fiscal de 632 millions de livres sterling avait entraîné des dépenses supplémentaires de plus de 3 milliards de livres sterling pour la création de films, la télévision haut de gamme, telle que The Crown, et les jeux informatiques. À suivre !

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